Sahel : la France met fin à la mission Takuba au Mali

Mardi 5 Juillet 2022 - 12:29

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Dans le cadre de l’opération Barkhane, la ministre des Armées de l’époque, Florence Parly, initiait le déploiement des pays européens au Sahel contre les groupes djihadistes,  il y a trois ans. Il s’agissait de la Task force Tabuka dont la mission a pris fin le 30 juin 2022.

En novembre 2019, elle annonçait la formation  prochaine d’un groupement européen de forces spéciales, appelé « Takuba » [« sabre » en Tamachek], pour accompagner les forces armées des pays du Sahel. « Ce sera le sabre qui armera les forces armées maliennes sur le chemin de l’autonomie et de la résilience », avait-elle assuré. Trois pays européens avaient donné leur accord  à cette initiative française : L’Estonie, la République tchèque et la Suède. En juillet 2020, la capacité opérationnelle initiale [IOC] de Takuba fut prononcée. Il fallait attendre avril 2021 pour que Takuba atteigne sa pleine capacité opérationnelle, après le déploiement d’un important contingent suédois et sous commandement de ce dernier.

L’évolution du contexte politique au Mali, marqué par le changement de régime et l’entrée en action du groupe paramilitaire russe Wagner, auront eu raison sur Takuba.  Le Danemark fut contraint de rappeler son contingent, la France prit la décision de réorganiser son dispositif militaire au Sahel et de retirer ses troupes du Mali, sonnant le glas du groupement européen.  Lors de son audition parlementaire, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, a rappelé l’utilité « politique » de la mission, en termes de « solidarité stratégique européenne »,  et la rupture d’ « un face-à-face » entre la France et le Mali, grâce à la présence des pays européens dans Takuba.

Takuba, un dispositif non-transposable

Pour autant, le général Thierry Burkhard ne pense pas que Takuba soit  directement transposable dans un autre pays, a-t-il souligné. Au-delà la non-transposabilité du dispositif, il faut l’accord des pays contributeurs. Le Niger convenait, compte tenu  pourtant. Mais l’histoire Takuba a finalement pris fin le 1er juillet 2022.  L’annonce  a été faite par l’état-major des armées(EA). « La réorganisation du dispositif militaire français au Sahel, décidée en relation étroite avec les partenaires européens et nord-américains, a conduit à la fin des opérations de Takuba au Mali à compter du 30 juin », a confirmé l’EMA, via un communiqué.

Takuba, un succès pour les pays européens

« L’opération Barkhane et la TF Takuba témoignent de ce dont les Européens sont capables d’accomplir ensemble dans des environnements sécuritaires complexes. Ainsi, les leçons tirées de cette expérience opérationnelle et « l’esprit Takuba » perdureront hors du Mali », a poursuivi le communiqué. Vu de Paris, Takuba est donc un « succès stratégique et tactique », plus de dix pays européens  ayant « décidé de s’engager conjointement dans une lutte commune » contre les groupes terroristes, et du fait que la force européenne  « a permis la formation d’unités maliennes adaptées au combat contre les terroristes, évitant ainsi la territorialisation » des organisations jihadistes, en particulier celle de l’État islamique au grand Sahara dans la région dite des trois frontières. Par ailleurs, le Conseil de sécurité de l’ONU a reconduit, pour un an, le mandat de la Minusma, sans l’appui aérien la force Barkhane, comme l’avait demandé le Mali.

Noël Ndong

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