Législatives et locales 2022 : les victimes des violences à Mouyondzi vont saisir la justice

Mardi 12 Juillet 2022 - 14:00

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Des électeurs de la circonscription unique de Mouyondzi, dans le département de la Bouenza, violentés, dénudés en public et empêchés de voter, le 10 juillet, ont résolu de porter plainte.

« Nous n’avons pas riposté par la force pour ne pas tomber dans le piège de nos agresseurs, les partisans du Must, qui cherchaient à tout prix des incidents à Mouyondzi.  Après avoir été entendus par la police, nous avons établi des certificats médicaux qui attestent l’arrêt temporaire de travail afin d’engager la procédure judiciaire », a expliqué Francis Mapouka, un des votants physiquement blessés.

Le jour du vote à Mouyondzi centre, en effet, les électeurs se sont mobilisés nombreux pour accomplir leur devoir civique. Quelques heures après l’ouverture des bureaux de vote, des groupes de jeunes furieux se déplaçaient d’un endroit à un autre empêchant plusieurs citoyens de voter. « Vaut mieux annuler l’élection, le PCT ne peut pas gagner ici », s’écriaient-ils.

Les menaces verbales n’ont pas suffi, ils sont passés aux agressions physiques. Paul Ngoma, avec sa carte d’électeur et régulièrement inscrit comme votant, a été pris à partie, déshabillé en public et a parcouru quelques mètres à pied, blessé dans son être le plus intime.

D’autres paisibles citoyens ont été agressés à domicile. Le cas de Mélanie Ngouayoyo, inspectrice du Programme alimentaire mondial dans la localité. Des jeunes surchauffés ont violé son domicile, l’accusant d’avoir un bureau de vote chez elle. « Je remplissais les rapports mensuels des cantines scolaires au moment où ces jeunes ont fait irruption dans ma maison », a-t-elle expliqué. La police est intervenue pour éviter le pire mais les documents de service ont été emportés. Les menaces se sont poursuivies jusque dans la nuit du 11 juillet dans une localité où tout le monde est quasiment parent. Les policiers et gendarmes ont agi avec dextérité pour éviter des dégâts. Visiblement en infériorité numérique, ils ont été dépassés par les événements qui se produisaient à plusieurs endroits différents.

Bien avant le vote, lors des campagnes, le Conseil des sages et notabilités de Mouyondzi ainsi que les hommes d’église avaient pris le soin d’appeler les candidats au calme pour que le scrutin se passe sans incidents, sans querelles. La réalité des faits prouve que le message n’a pas été entendu.  Les dispositions devraient donc être prises par les pouvoirs publics et les candidats eux-mêmes pour que la situation ne s’empire lors de la proclamation des résultats car des déplorables attitudes de règlement de compte semblent hanter les esprits.

Les acquis de la paix doivent être préservés pour que Mouyondzi qui travaille et ravitaille puisse continuer à contribuer au développement socio-économique du pays à l’image des autres localités.

 

Rominique Makaya

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