Concertations nationales : le gouvernement de cohésion jugé inopportun

Samedi 24 Mai 2014 - 16:15

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Des doutes persistent sur la capacité de l’équipe attendue à apporter les solutions aux problèmes des Congolais à moins de deux ans de la présidentielle.

Le temps qui passe réduit l’importance de la mise en place d’un gouvernement de cohésion nationale promis par le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, au mois d’octobre 2014. L’intérêt d’une pareille initiative demeure uniquement pour les futurs bénéficiaires des postes ministériels et leurs formations politiques. De plus en plus, l’attention de l’opinion est orientée vers l’organisation des élections municipales, urbaines et locales annoncées au début de l’année 2015 alors que la présidentielle est fixée, sauf changement, en décembre 2016.

Les sept mois passés dans des tractations politiques ont vidé de sa consistance le bien-fondé de ce gouvernement et des doutes persistent sur sa réelle capacité à apporter les solutions à impacts visibles aux problèmes des Congolais à moins de deux ans de la présidentielle. Ainsi, à l’argument de la quête de la cohésion nationale, des observateurs opposent celui du patriotisme qui permettra au pays de gagner du temps en évitant de s’attarder sur une mise en place qui, du reste, a toujours été boudé par la population.

Selon les Points, les Kinois n’ont jamais acquiescé l’idée d’un gouvernement de cohésion nationale, estimant qu’un simple aménagement technique de l’équipe en place suffirait amplement. Ils ont retenu plusieurs leçons de la triste expérience de la période post-dialogue intercongolais et craignent qu’une équipe éléphantesque ne viennent détruire les solides fondements posés après des années de dures labeurs. Les Points avait aussi relevé qu’au regard de la constitution, c’est la majorité au pouvoir qui doit former le gouvernement. Aller à l’encontre de cette disposition serait enfreindre la loi fondamentale de la RDC.

Pour des analystes politiques joints à cet effet, le respect de la Constitution tant prôné en interne et en international concerne également le respect des mécanismes de mise en place des institutions démocratiques. Le temps écoulé profiterait surtout à la majorité présidentielle qui a remporté les dernières élections législatives sans que cela ne remette en cause les résolutions des concertations nationales.

Au niveau du Trésor public, la mise en place d’un gouvernement de cohésion nationale priverait l’Etat des moyens financiers qui devront être versés aux ministres sortants et entrants à titre d’indemnités de sortie et de frais d’installation sans compter d’innombrables conséquences qui seront causées sur le plan social où des résultats sont toujours attendus. Ne serait-ce pas plus averti de faire des économies en temps et en moyens au profit notamment des prochaines élections qui pointent à l’horizon ?

L’opinion note également que la mise en place dans les entreprises publiques est attendue depuis 2012. Après la mise en place du gouvernement Matata Ponyo, des changements devaient intervenir dans ces entreprises pour apporter du sang neuf dans les équipes dirigeantes. La situation catastrophique de certaines entreprises dont la Société nationale d’Assurances en est la résultante.

Jeannot Kayuba

Légendes et crédits photo : 

Des participants aux concertations nationales (Photo Radio Okapi)