RDC-Rwanda : la reprise de la coopération économique soumise à des préalables

Lundi 25 Juillet 2022 - 15:15

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 Depuis le 16 juin dernier,  la République démocratique du Congo (RDC) a suspendu tous les accords de coopération avec le Rwanda.

A la base, l’agression dont le pays est victime de la part du M23 soutenu par le Rwanda. Le fait pour ce mouvement rebelle de contrôler, depuis plusieurs semaines déjà, la cité de Bunagana située dans le territoire de Rutshuru, province du Nord-Kivu, ne va pas dans le sens d’améliorer les relations bilatérales entre Kinshasa et Kigali qui, pour l’heure, sont au point mort. 

 

En cela, toute perspective de reprise de la coopération économique entre les deux pays n’est pas à envisager, à croire le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, qui s’est exprimé le week-end au cours d’un point de presse animé conjointement avec son collègue de la Communication et Médias, Patrick Muyaya. En fait, pour le patron de la diplomatie congolaise, la coopération économique entre la RDC et le Rwanda ne pourra reprendre que si la confiance est véritablement restaurée entre les deux pays. Au stade actuel, a-t-il indiqué, « il n'y a pas de climat de confiance entre Kinshasa et Kigali qui permette de relancer la coopération économique ». Et d’ajouter : «Vous ne pouvez pas être des amis, travailler ensemble, s'il n'y a pas un minimum de confiance. Aujourd'hui, il est clair et net qu'il n'y a pas aujourd'hui un climat de confiance qui puisse nous permettre de nous lancer dans une quelconque opération ».

 

Quand bien même les deux parties ont réitéré leur volonté de travailler ensemble pour restaurer la confiance au cours de la réunion de la commission mixte RDC-Rwanda tenue le 21 juillet à Luanda sous la médiation de l'Angola, Christophe Lutundula pense que cela n’est pas suffisant. Il faut aller jusqu’au bout de la logique en rétablissant le territoire congolais dans son ancien état.

Autrement dit, il faut que le M23 quitte Bunagana et que les populations déplacées regagnent leur cité avant d’envisager quoi que ce soit. « (…) On ne commerce que quand il y a un minimum de confiance, il faut d'abord se battre (...) pour restaurer la confiance. Et pour nous, restaurer la confiance, c'est d'abord, c'est la condition sine quoi non, il faut que notre partie du territoire national soit rétablie dans son état initial et que les populations congolaises qui ont été forcées au déplacement, rentrent chez elles et que tout le monde rentre dans la perspective du processus de Nairobi, avec la main tendue du président Félix Tshisekedi », a déclaré Christophe Lutundula.       

Parlant de la Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) qui sera « incessamment déployée en RDC conformément à une résolution du troisième conclave de l'EAC tenu le 20 juin à Nairobi au Kenya, le ministre des Affaires étrangères a indiqué qu’elle sera « une force offensive et non d’interposition ». Tout en plaidant pour que ladite force régionale soit rapidement opérationnelle, le ministre Christophe Lutundula a indiqué qu’elle aura pour mission de déloger toutes les autres forces négatives, en commençant par le M23 en cas d’échec du processus politique.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le processus de Nairobi doit aboutir à un paix durable entre les deux pays

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