Les immortelles chansons d’Afrique : « Ah Congo » de Bik’s Bikouta

Vendredi 12 Août 2022 - 15:56

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Artiste musicien pluridisciplinaire et incomparable, Bik’s Bikouta est une légende de la musique africaine. Il composa, en 1976 avec l’orchestre national du Congo dont il était le chef, « Ah Congo », une chanson à la gloire de son pays qui totalise, ce 15 août 2022, soixante-deux ans d’indépendance.

Dans la configuration musicale du Congo, « Ah Congo » est l’unique chanson où les saxophones et les trompettes sont mis au premier plan. Ici, les saxophones joués par Nino Malapet, Essous, Jean Saidou et Bik’s et les trompettes exécutées par Kabongo Wetu et Samuel Malonga résonnent sous forme de dialogue musical. Ces instruments de musique sont soutenus par la guitare basse de Léopold Boumba, la batterie Rikky Siméon et la conga de Saturnin Pandi. Ce qui offre à l’auditeur un véritable bonheur. Pendant ce temps, le chœur est effectué par Ange Zendo, Sita Athis, Simon Mangouani et Fely. Une seule phrase revient en boucle en guise de refrain : «Ah Congo, mboka etika ba nkoko, ah Congo, buala bika ba mbuta, tobatela tokumisa, Congo, Congo oyé ». Cette phrase veut approximativement dire : « Ah ! Congo, nation que les ancêtres ont léguée, nous devons en prendre soin et la glorifier, que vive le Congo ».

Cet album qui met en lumière le génie créateur des artistes congolais est dénommé « Vision » et est référencé EN 001. Paru aux éditions nationales et distribué par la direction générale des Affaires culturelles du Congo, il a connu la participation de Gerry Gérard Biyéla à la guitare solo, Samba Mascott à la rythmique, Passy Mermans au mi solo, Taloulou Alphonse à la basse et Massengo Ernest à la conga. Sur ces neuf titres que dispose ce disque 33 tours, quatre sont de Bik’s, à savoir Bilanga, Ah Congo, Missie mabe et Vision.        

Né le 1 janvier 1934 et décédé le 8 mai 2019 à Brazzaville, Bikouta Sébastien alias Bik’s a servi son pays dans le domaine administratif et artistique. Il faut tout un livre pour parler de ses œuvres. De lui on retiendra qu’il est le premier émissaire congolais à travailler aux Nations unies, premier artiste dans le monde à faire le « slam ». Pour s’en convaincre, il faut écouter son titre « Vision ». En Europe, il  a influencé et a travaillé avec plusieurs artistes, dont Francis Bebey et Manu Dibango. En 1956, il a été le conseiller artistique de l’orchestre « Cercul Jazz » à ses débuts. Vers 1970, il crée « Les Black Pitchers », un groupe de recherche musical. En 1984, avec Houla Bruno et Jeff Louna, il fonde le Jungle trio, un groupe de Jazz inégalable au niveau de l’Afrique. En 1985, il fut contacté pour arranger et structurer les chansons des sept lauréats du concours Prix Découvertes RFI. Grand calibre de la musique africaine, Bik’s jouait des instruments tels que le saxophone, l’orgue, le piano, le drum, le vibraphone, etc. Dans l’album « Bilanda landa », d’Abéti Masikini, il assure la guitare solo. Il a participé à l’ascension de plusieurs artistes. Enfin, Bik’s est, selon l’artiste Kazis Kinouani, le premier congolais à se vêtir d’un blouson réversible.  

 

Fréderic Mafina

Légendes et crédits photo : 

Bik’s Bikouta

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