Lutte antidopage en France : le rapport du Sénat dévoile des noms et formule sept propositions indispensables

Mardi 30 Juillet 2013 - 19:00

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Rendu public récemment, un rapport de la commission d’enquête du Sénat français sur l’efficacité de la lutte contre le dopage fait état de difficultés dans la mise en lumière de la lutte contre le dopage en France

Ce rapport non seulement dévoile les noms des cyclistes ayant eu recours à l’EPO en 1998, mais il fait également un bilan général de l’efficacité de la lutte contre le dopage dans tous les sports. Dans son rapport, le député Jean-Jacques Lozach a déclaré que « la commission a pour objectif de faire un état des lieux précis et circonstancié, à la fois des pratiques dopantes et de notre politique publique en matière de lutte contre le dopage afin de dégager des solutions consensuelles permettant de renforcer l’efficacité de cette politique publique ». Parmi les personnes auditionnées par la commission d’enquête, on peut citer notamment le président de l’Union cycliste internationale Patrick McQaid, l’ancien coureur cycliste français Laurent Jalabert, le médecin du sport et spécialiste des questions de dopage Jean-Pierre de Mondenard, ou l’ancien président de la Fédération française d’athlétisme Bernard Ansalem.

Le rapport fait état des difficultés en France en termes de politique antidopage en raison du retard des contrôles sur le dopage, indexe des raisons de ces difficultés, notamment la faible connaissance par les pouvoirs publics des produits dopants,  une « trop timide » et un mauvais ciblage de la politique préventive, les lacunes du laboratoire d’analyse française en matière de recherche et l’opacité dans la répartition des compétences pour la prise de sanction.

Le rapport définit les sept piliers indispensables à la lutte contre le dopage

Pour mettre fin aux difficultés qui entourent la lutte contre le dopage, le rapport cite les sept piliers indispensables : la connaissance, pour éviter une sous-évaluation des pratique du dopage dans le sport ; la prévention, pour redynamiser et viser des cibles claires ; le contrôle, en mettant sur la qualité plus que sur la quantité avec la multiplication des contrôles inopinés ; une analyse précise des contrôles indispensable au rapporteur, ce qui passe par un investissement des laboratoires dans la recherche ; une sanction uniforme et prononcée par un organisme indépendant ; la pénalisation à travers des dispositifs juridiques simplifiés ; et enfin, un coopération renforcée entre les pays européens dans la lutte contre le dopage.

Pour renforcer l’efficacité de la lutte contre le dopage à chacune de ces étapes, le rapport énonce 60 propositions. Par exemple, les financements d'études épidémiologiques pour une meilleure connaissance des pratiques dopantes et des risques sanitaires encourus. Concernant les analyses, le rapport propose l’élargissement du champ des substances recherchées, quitte à en diminuer le nombre, la mise en place d’un mécanisme de repentis pour l’amélioration générale de la lutte antidopage par la modulation « des sanctions des sportifs en fonction des éléments fournis ».

 

Noël Ndong