Les immortelles chansons d’Afrique : « Omora D’Eru ri » de Tunji Oyelana

Jeudi 22 Septembre 2022 - 19:39

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Figure légendaire du monde culturel nigérian, Tunji Oyelana a bâti un vaste empire de succès avec plusieurs titres, dont « Omora D’Eru ri ».

Paru au Nigéria, en 1973, grâce à la maison de disque EMI, sous le label « His Master Voice », en format 45 tours, ce disque porte la référence HNS 1286. Dans son livre « Africa 100 », le producteur Florent Mazzoleni, écrit : « ce disque incroyable est l’un des secrets les mieux gardés de la riche discographie nigériane des années soixante-dix ».

En langue Yoruba, « Omora D’Eru ri » se traduit par « j’ai vu un prince devenir esclave ». C’est une parabole que l’auteur met en lumière. Tunji semble décrit à travers cette chanson le revers de la fortune. L’auteur nous emmène à comprendre qu’on peut être riche aujourd’hui et devenir pauvre le jour d’après. Une mise en garde à ceux dont la richesse a obscurci l’intelligence au point de croire qu’ils ne peuvent plus se retrouver dans le manque.

Cette merveilleuse mélopée débute par le son d’une cloche, suivie d’une caisse claire puis d’une guitare basse aux influences reggae avant que n’interviennent la batterie et la guitare rythmique. Ici la guitare basse est exécutée par Abayomi, les congas sont assurées par Tunde Daudu, la batterie par Charles Ogbon, le piano par Anjola Aboderin. La guitare solo et la guitare rythmique sont respectivement grattées par  Segan Hastrup et Tony Akhial.

Né le 4 octobre 1939 au Nigéria,  Tunji Oyelana démarre sa carrière au début des années 1960 comme acteur au sein de la troupe théâtrale de Wole Soyinka, prix Nobel nigérian. Il encourage et exalte les riches traditions culturelles venues du pays Yoruba. A l’université d’Ibadan où il est formé, Oyelana parcourt les théâtres du monde entier. Il va parallèlement prendre goût à l’ethnomusicologie et apprendra à jouer de la guitare. A l’aube de la décennie 1970, il va créer sa propre formation musicale et enregistrera ses chansons sous le nom de « Tunji Oyelana et the Benders ». En 1974, sous le label Ariya Production, il sort l’album « Which way, Africa ». La même année, il sort l’album « Ogun Adubi ». En 1976, chez EMI, il enregistre l’album « Double face ». En 1980, chez EMI, il publie l’album « Business Man ». En 1983, chez EMI, il sort l’album « For better for stay: For Worse for go ». La même année, sous le label Ewuro Productions, il enregistre « Unlimited LiabilityCompany ». Tunji a sorti également chez EMI l’album « Cuban connexion » et « Voster and Smith Must Reason ». Il a, à son actif,   quelques singles, notamment « Agba Lo De » et « Eso Laiye Gba » parus chez Ariya Productions. Tunji Oyelana est compté parmi les musiciens nigérians à avoir vendu plus d’albums.

Frédéric Mafina

Notification: 

Non