Opinion

  • Réflexion

Mieux vaut tard que jamais !

Samedi 8 Octobre 2022 - 18:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Que la France soit l’objet de critiques acerbes dans l’immense zone du Sahel-Sahara et que certaines de ses ambassades soient agressées n’a rien qui puisse étonner les observateurs de la scène africaine : d’abord, bien sûr, parce que le retrait de la Force Barkhane déstabilise fortement les pays de la région; mais aussi et surtout parce que la France est considérée par les peuples de cette partie du continent comme la véritable responsable du chaos qu’y installe la montée en puissance des mouvements islamistes radicaux.

Revenons en arrière et souvenons-nous de l’erreur stratégique majeure que le locataire de l’Elysée, Nicolas Sarkozy, a commise avec l’aide des locataires du 10  Downing Street à Londres et de la Maison Blanche à Washington. C’était il y a onze ans, très précisément le 20 octobre 2011, dans le moment historique où l’Union africaine se mobilisait pour amener le « Guide libyen », Mouammar Kadhafi, à céder librement le pouvoir et donc à protéger la paix dans cette partie du continent.

Ne tenant aucun compte de l’action que menaient des dirigeants africains pour organiser à Tripoli une transition pacifique, le président français de l’époque a choisi avec ses homologues britannique et américain la voie de la violence. Ce qui a coûté la vie, dans des conditions atroces, au Guide libyen et a fait sombrer son pays dans un chaos dont celui-ci ne s’est toujours pas relevé. Ceci pour des raisons obscures que  la justice française  finira tôt ou tard par dévoiler et que l’ancien locataire de l’Elysée paiera très probablement au prix fort.

Reconnaître publiquement les erreurs commises par l’un de ses prédécesseurs n’est certainement pas une tâche facile pour le président Emmanuel Macron, mais elle est indispensable si l’on veut que les relations entre la France et ses anciennes colonies se détendent. Le roi des Belges en a fait la démonstration, il y a quelques semaines, lorsqu’il est venu à Kinshasa avec son épouse pour reconnaître les erreurs du passé et affirmer sa volonté de resserrer les liens avec la République démocratique du Congo.

Au tout début de son deuxième et dernier mandat présidentiel, l’on ne saurait trop conseiller au président français de venir à Brazzaville avec sa conjointe Brigitte pour s’incliner sur la tombe de Pierre Savorgnan de Brazza et de ses proches, mais aussi et surtout pour échanger avec Denis Sassou N’Guesso sur l’évolution du Bassin du Congo et le rôle majeur que celui-ci joue désormais dans la protection de la nature. Autrement dit, pour resserrer les liens entre l’Afrique centrale, la France et l’Europe que le général de Gaulle puis Jacques Chirac avaient su tisser.

Le temps est venu indiscutablement pour la France de faire à nouveau de l’Afrique centrale le partenaire privilégié de sa diplomatie. L’Histoire, la grande Histoire, est là pour le démontrer : il n’est jamais trop tard pour bien  faire !

Jean -Paul Pigasse

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Notification: 

Non

Réflexion : les derniers articles