Ne nous en veuillez pas !

Au Congo comme partout ailleurs dans le monde, la presse écrite paie de plus en plus cher la crise qui frappe l’économie mondiale et qui affecte très directement les matières premières  qu’elle utilise : papier, encres, films, plaques, calques ... Au-delà même du coût de production de ces matières qui ne cesse de s’alourdir, la tension qui s’aggrave dans le domaine du transport maritime  et donc de leur acheminement vers les imprimeries sur les cinq continents rend de jour en jour plus difficile la parution des journaux en général, des quotidiens en particulier.

Publiant chaque jour deux grands quotidiens – Les Dépêches de Brazzaville, Le Courrier de Kinshasa – et chaque semaine un hebdomadaire régional – Les Dépêches du Bassin du Congo –, nous sommes très directement affectés par la crise qui secoue durement aujourd’hui le monde de la presse écrite. Ce qui explique les retards de parution et parfois la mauvaise qualité de certaines de nos éditions, mais qui ne met nullement en jeu l’existence de nos médias dont la version numérique est accessible partout dans le monde et qui, de ce fait, sont omniprésents dans la sphère médiatique.

Ce que doivent savoir celles et ceux qui lisent chaque matin nos quotidiens dans leur forme imprimée ou numérique, c’est que partout dans le monde très ouvert où nous vivons, la presse écrite voit son influence grandir. Dans l’univers très particulier et de façon générale très peu crédible que génère l’explosion  planétaire des réseaux sociaux, rien n’est plus important, pour  celles et ceux qui ne se laissent pas manipuler, que d’avoir accès à des informations crédibles, à des idées concrètes, à des réflexions fondées sur le réel. Et c’est bien le devoir qui est le nôtre dans le monde nouveau où nous plongent les crises présentes.

Contrairement aux apparences, le rôle que joue la presse écrite dans le domaine des idées ne peut en vérité que se renforcer dans les années et les décennies à venir. En relatant sans les déformer les événements qui se produisent à l’échelle planétaire, en favorisant les échanges entre les intellectuels et les acteurs de la vie politique, en se projetant dans l’avenir, les quotidiens comme les périodiques sont plus que jamais des plateformes incontournables. Une réalité bien précise que nous devons, nous journalistes, protéger.

Conclusion de tout ce qui précède : vous qui lisez chaque matin les quotidiens que nous publions, ne nous en veuillez pas s’il vous arrive parfois de ne pas les recevoir ou les trouver sur place. Plus que jamais, en effet, nous travaillons pour faire en sorte qu’en dépit des difficultés présentes, nos quotidiens continuent de se développer au Congo comme partout en Afrique centrale et sur tous les continents.

Et plus que jamais nous avons la conviction que des difficultés présentes, dont nous payons aujourd’hui le prix fort, sortiront demain de grandes avancées dans le domaine de l’information.