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Déclaration du 12-12-1975: l’histoire et l’événement

Samedi 10 Décembre 2022 - 11:22

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Le Comité central du Parti congolais du travail (PCT) s’était réuni en session extraordinaire du 5 au 11 décembre 1975 à Brazzaville, pour se prononcer sur la campagne en vue de radicaliser la révolution, lancée par le camarade Marien Ngouabi, campagne largement approuvée par les masses et les organisations de base du parti.

Les membres du Comité central, après analyse profonde et soutenue, avaient constaté que la situation qui prévalait dans notre pays était préoccupante et qu’il fallait une action révolutionnaire vigoureuse, en vue d’un redressement et d’une accélération du mouvement révolutionnaire.

Ils avaient constaté :

  • Que les entreprises d’Etat mises en place par la révolution en vue du combat économique, non seulement ne vivaient pas, mais encore, mettaient en cause la volonté du peuple congolais de continuer la lutte de libération économique ;
  • Que les organisations de base du parti qui devaient encadrer les masses en vue de cette lutte manquaient de combativité ;
  • Que la direction politique manquait de cohésion et de dynamisme ;
  • Et qu’en conséquence, la révolution risquait d’être récupérée par les forces réactionnaires de l’intérieur et de l’extérieur.

C’est pourquoi le Comité central du PCT, après critique et autocritique, avait décidé d’engager un mouvement révolutionnaire profond : la radicalisation.

Ce mouvement de radicalisation, lancé au lendemain de la deuxième session ordinaire du Comité central, avait pour mission de hâter la mise en application des directives du deuxième congrès ordinaire pour la réalisation du programme de libération nationale.

Sa mission essentielle était de modifier qualitativement la situation nationale, de lier la théorie à la pratique, de mobiliser le peuple congolais pour l’atteinte des objectifs fixés par le PCT.

L’analyse de la situation politique et économique du pays avait conduit les membres du Comité central à constater le blocage du processus révolutionnaire.

Ce blocage, imputable à l’insuffisance de notre organisation, se traduisait par une pratique et des méthodes de travail néfastes d’une part, et une faiblesse notoire du secteur économiqued’Etat, d’autre part.

Face à cette situation préoccupante, le Comité central du PCT avait engagé l’ensemble du peuple congolais à se ressaisir, à reprendre conscience en lui-même afin de mettre un terme à cet état de choses. Poury parvenir, le Comité central avait décidé de mesures de radicalisation tant au niveau des structures politiques devant permettre de conduire avec efficacité la lutte de libération nationale, qu’au niveau des structures économiques, sans oublier la transformation de l’homme congolais qui demeure l’élément fondamental de cette radicalisation.

Le Comité central, en engageant ce mouvement de radicalisation, comptait sur la disponibilité ainsi que l’engagement révolutionnaire et patriotique pour supporter toute épreuve et tout désagrément qui pourraient résulter d’un changement dans le mode de vie artificiel auquel l’avait habitué l’impérialisme.

Ce mouvement de radicalisation, qui se voulait profond, devait gagner progressivement mais fermement tous les milieux, ainsi que tous les secteurs de la vie nationale.

Pendant toute la phase de radicalisation de la révolution, les cadres et les militants de base se devraient de soutenir ce mouvement et assurer la sécurité du peuple tout comme de ses acquis.

47ans après, dans un contexte et une orientation politique différents, par devoir de mémoire, souvenons-nous de ce mouvement historique, et tentons d’en tirer la substantifique moelle, synonyme de respect de la ligne et des objectifs, de courage politique et d’humilité.

E. A Bongouandé, membre du Comité central du PCT

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Édition Quotidienne (DB)

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