COP15 biodiversité : le sommet de la décennie pour sauver la nature

Mardi 13 Décembre 2022 - 11:15

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La Conférence des parties de l'Organisation des Nations unies (ONU) sur la biodiversité (COP15 biodiversité) s'est ouverte  la semaine dernière à Montréal, au Canada, avec un défi colossal : tenter en moins de deux semaines de sceller un accord historique, la "dernière chance" de sauver les espèces et les milieux naturels de la destruction.

"Cette réunion est notre chance de passer de la discorde à l'harmonie, d'arrêter cette orgie de destruction et de conclure un pacte de paix avec la nature", a déclaré le président de la COP15, Huang Runqiu, ministre chinois de l'Ecologie et de l'Environnement (la Chine préside ce sommet qui a néanmoins lieu à Montréal, en raison de la situation sanitaire). "Le monde a les yeux tournés vers nous, attend nos travaux et nous devons avancer ensemble", a-t-il ajouté. Les délégués de 190 pays ont jusqu'au 19 décembre pour adopter un "cadre mondial décennal " assez ambitieux pour mettre un terme d'ici à 2030 à la destruction de la nature et de ses ressources, indispensables à la survie de l'humanité et à la lutte contre le réchauffement climatique.

Protéger 30 % des terres et des mers : l'objectif 30x30

Et le temps presse, l'on recense au moins un million d’espèces menacées d'extinction, un tiers des terres sont gravement dégradées et les sols fertiles disparaissent, tandis que la pollution et le changement climatique accélèrent la dégradation des océans. "L'humanité est devenue une arme d'extinction massive", a tonné le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à cause de "notre appétit sans limite pour une croissance économique incontrôlée et inégale". Cette COP15, sœur jumelle, dans l'ombre, des COP sur le climat, est une des dernières chances de "stopper notre guerre contre la nature", a-t-il déclaré. Il s'agit de concrétiser un accord sur une vingtaine d'objectifs, dont le principal vise à protéger 30 % des terres et des mers ("objectif 30x30"). D'autres prévoient la restauration des milieux naturels, la réduction des pesticides, la lutte contre les espèces invasives ou les conditions d'une pêche et d'une agriculture durables.

Trois jours de discussions préalables ont eu lieu mais elles se sont conclues sans avancée significative - seulement cinq objectifs approuvés -, alimentant une inquiétude de plus en plus vive chez les observateurs. Les travaux ont repris lentement mardi. Freinés immédiatement par une passe d'armes entre les Occidentaux et la Russie accusée d'"écocide" après la découverte de milliers de dauphins morts échoués en mer Noire, théâtre de la guerre. "Il n'y a pas le niveau d'urgence, le niveau d'implication, le niveau d'ambition dont nous avons réellement besoin", a déploré Patricia Zurita, présidente de BirdLife International en marge d'une manifestation dans les couloirs de la conférence. "L'argent est là, il nous manque seulement la volonté politique", a-t-elle ajouté. "Arrêtez l'effondrement", "Bilan positif pour la nature = bilan positif pour les humains", proclamaient les pancartes de cette coalition de 350 organisations non gouvernementales. Dans le centre-ville de Montréal, quelques dizaines de militants habillés tout en noir ont manifesté pour dénoncer l'hypocrisie du sommet, très encadrés par de gros contingents policiers qui barricadent les accès au Palais des congrès où se tiennent les discussions.

Noël Ndong

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