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Le tournant du siècle

Samedi 14 Janvier 2023 - 16:12

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N’en doutons pas : l’Histoire, la grande Histoire retiendra le fait que l’un des grands tournants de ce vingt-et-unième siècle dont nous vivons la troisième décennie a été franchi à Brazzaville au tout début de l’année 2023. Très précisément lors de la dixième réunion ministérielle des dix chefs d’Etat de l’Union africaine chargés de réfléchir à la réforme de la gouvernance mondiale et donc au destin de l’humanité.

Les débats qui ont eu lieu dans le centre de conférences de Kintélé et qui se poursuivent jusqu’à ce lundi 16 janvier ont, en effet, traité de façon aussi claire que précise les problèmes clés de la gouvernance mondiale en général et de la réforme du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies en particulier. Avec au cœur de ces discussions la place que l’Afrique doit désormais occuper dans les institutions de cette instance planétaire compte tenu de son poids démographique, de l’immensité et de la diversité de ses territoires, de l’abondance de ses ressources naturelles, de son rôle essentiel dans la protection de la nature.

Si le débat présent se concentre très logiquement  sur la place que l’Afrique doit occuper au sein des principales institutions mondiales, il doit aussi dépasser la composition du Conseil de sécurité des Nations unies et faire en sorte que, dans tous les champs de la gouvernance internationale, sa place soit non seulement reconnue, mais élargie aussi de façon telle que l’influence du continent devienne  réelle dans tous les domaines dont dépend le sort de l’humanité. Avec, bien sûr, au cœur des négociations à venir l’affirmation du rôle du continent dans la préservation de la nature.

Pour dire ou plutôt écrire les choses de façon très concrète, le groupe des dix chefs d’Etat de l’Union africaine qui vient de se réunir à Brazzaville doit aller au-delà de l’obtention d’un siège permanent au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. Il doit, du moins le pensons-nous, agir d’une part pour que l’Afrique ait au moins deux sinon même trois sièges au cœur de cette institution et, d’autre part, se mobiliser pour que sa voix soit entendue de façon claire sur la scène diplomatique dans tous les domaines.

S’il est vrai, comme nous l’écrivons ici, que l’ouverture du Conseil de sécurité au Tiers monde, dont l’Afrique occupe aujourd’hui le cœur, sera un véritable tournant du vingt-et-unième siècle, il l’est tout autant que l’Afrique et les Africains doivent se mobiliser pour obtenir très rapidement un réel équilibre de la gestion des affaires mondiales.

Le monde actuel a tout à gagner dans la recherche de cet équilibre qui mettra fin à la domination de plus en plus dangereuse des « Grands » de ce monde : la Chine, les Etats-Unis, l’Inde  la France, le Royaume-Uni, la Russie.

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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