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Comment limiter la pollution par l’azote ?

Jeudi 19 Janvier 2023 - 18:54

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L’azote est un élément abondamment présent dans l’atmosphère terrestre. Il est la raison pour laquelle le ciel est bleu et constitue aussi la base des protéines de notre corps, en même temps qu’il contribue à la fertilité des sols. Mais l’azote est aussi l’un des problèmes de pollution les plus importants auxquels l’humanité est confrontée, car son excès dans l’environnement sous forme réactive, provenant de l’utilisation d’engrais synthétiques, du rejet d’eaux usées ou de la combustion de combustibles fossiles, constitue un danger, car il est source de pollution pour les sols, l’eau et l’air. L’azote aggrave également le changement climatique et appauvrit la couche d’ozone.

Voici quatre raisons pour lesquelles l’humanité doit limiter la pollution par l’azote.

    1- La pollution par l’azote perturbe la vie sur terre et sous l’eau

Lorsque la disponibilité des composés azotés dépasse la consommation des plantes, l’excès d’azote se retrouve dans l’environnement, pénétrant souvent dans les écosystèmes aquatiques. Une fois dans ces écosystèmes, l’azote peut provoquer une prolifération rapide d’algues toxiques, appelées efflorescences algales, qui appauvrissent l’oxygène de l’eau et peuvent créer des zones mortes côtières affectant la vie aquatique. Après la destruction des habitats et les émissions de gaz à effet de serre, la pollution par l’azote est le principal facteur de déclin de la biodiversité d’origine humaine. Un accord mondial historique visant à sauvegarder la biodiversité, finalisé en décembre 2022, comprend des objectifs de réduction de la pollution de toutes les sources afin que, d'ici à 2030, les polluants ne soient pas nocifs pour la vie et les écosystèmes.

    2- L’azote est un facteur clé du changement climatique

Lorsque l’azote sous sa forme active, comme dans les engrais, est en contact du sol, il se produit des réactions microbiennes qui libèrent du protoxyde d'azote. Ce gaz a un pouvoir de réchauffement de l'atmosphère 300 fois plus puissant  que le dioxyde de carbone. Il reste également actif dans l'atmosphère pendant plus de 100 ans. La prolifération des algues dans les lacs et les cours d'eau, souvent causée par le ruissellement des engrais, émet également des gaz à effet de serre. Les émissions d’ammoniac d'origine agricole constituent un autre problème. Il s'agit d’une forme gazeuse d’azote, qui est émise dans l’atmosphère lors du logement, du stockage et de l’épandage de fumier animal et de l'épandage d'engrais synthétiques. Bien que l’ammoniac ne soit pas un gaz à effet de serre, lorsqu’il est rejeté dans l’air, il sert de base aux émissions d’oxyde nitreux, un puissant gaz à effet de serre.

    3- La pollution par l’azote, une menace pour la santé humaine

L'eau contenant des niveaux élevés de nitrate, une forme d'azote provenant des déchets animaux, de la décomposition des plantes et du ruissellement des engrais, augmente le risque de méthémoglobinémie chez les nourrissons, communément appelée « syndrome du bébé bleu », qui peut être mortelle. Des niveaux élevés de nitrates dans l’eau potable peuvent également augmenter le risque de cancer chez les adultes. Les émissions d'ammoniac, en plus de contribuer au changement climatique, sont un facteur important de pollution par les particules fines, réduisant la qualité de l’air et augmentant les effets néfastes sur la santé humaine. 

    4- Les déchets azotés pèsent sur l'économie

Selon un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement, l'azote coûte entre 340 et 3400 milliards de dollars chaque année à l'économie mondiale si l'on tient compte de son impact sur la santé humaine et les écosystèmes. La plupart des objectifs de développement durable de l'Organisation des Nations unies, le plan de l'humanité pour un avenir meilleur, sont liés à la gestion durable de l’azote. Selon les experts, une utilisation plus efficace de cet élément dans la production alimentaire est essentielle pour réduire l'excédent d'azote rejeté dans l'environnement.

Boris Kharl Ebaka

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Édition du Samedi (SA)

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