Soudan du Sud : le pape François lance un appel à la paix

Samedi 4 Février 2023 - 12:31

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le pape François est arrivé le 3 février au Soudan du Sud, afin de promouvoir la paix et la réconciliation dans ce plus jeune pays du monde, déchiré par la guerre civile et l'extrême pauvreté.

C'est la toute première visite d'un souverain pontife au Soudan du Sud depuis que cette nation à prédominance chrétienne a obtenu son indépendance du Soudan à majorité musulmane en 2011 après des décennies de conflit.

L'archevêque de Canterbury, Justin Welby, et le modérateur de l'Église d'Écosse, le révérend Iain Greenshields, l'ont accompagné.  Ils espèrent mettre en lumière ce que le pape François a appelé une « crise oubliée ».

Dans son premier discours sur le sol sud-soudanais, le pape François s'est adressé aux anciens rivaux, le président Kiir et son adjoint Riek Machar, qui étaient réunis dans le jardin du palais présidentiel. Il a averti les dirigeants politiques que « l'histoire les jugera sévèrement s'ils continuent à traîner les pieds pour mettre en œuvre un accord de paix de 2018 ».

« Le processus de paix et de réconciliation exige un nouveau sursaut et le chemin tortueux de la paix ne peut plus être reporté », a averti le pape argentin lors d'un discours devant les autorités dans la capitale Juba.

« Chers président et vice-président, au nom de Dieu, du Dieu que nous avons prié ensemble à Rome, du Dieu qui est doux et humble de cœur, du Dieu en qui tant de personnes de ce pays bien-aimé croient, le moment est venu de dire "plus de cela", sans si ni mais. Plus d'effusion de sang », a déclaré le pape François.

Par ailleurs, les dirigeants catholiques, anglicans et presbytériens, ont appelé les autorités politiques du pays à mettre de côté leurs différences et à travailler pour le bien de leur peuple.

Rappelons que Salva Kiir, Riek Machar et d'autres groupes d'opposition ont signé l'accord de paix en 2018, mettant fin à cinq années de guerre civile qui ont tué des centaines de milliers de personnes. Mais les dispositions de l'accord, notamment la formation d'une armée nationale unifiée, restent largement inappliquées. Les retards ont forcé le report de la première élection présidentielle du pays de deux ans supplémentaires.

Entre-temps, les affrontements se sont poursuivis, y compris les attaques de cette semaine dans le sud qui ont tué vingt-sept personnes.

En raison des inondations de l'année dernière, le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays a dépassé les deux millions et les Nations unies ont prévenu que les besoins humanitaires augmentaient.

Dans un effort pour faire avancer le processus, le pape François a présidé en 2019 une prière commune au Vatican et, de façon célèbre, s'est mis à genou et a embrassé les pieds des dirigeants rivaux du Soudan du Sud, les suppliant de faire la paix.

Le Soudan du Sud a obtenu son indépendance en 2011 mais a été assailli par la guerre civile et les conflits.

Yvette Reine Nzaba

Notification: 

Non