Opinion

  • Réflexion

Ne jamais oublier …

Lundi 13 Février 2023 - 9:09

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Alors que le Palais de l’Elysée, à Paris, prépare la venue en Afrique centrale du président Emmanuel Macron, l’on ne saurait trop conseiller à celles et ceux qui organisent ce programme de prendre en compte le rôle que chacun des pays concernés a joué dans l’Histoire de la France. Et de faire en sorte que le chef de l’Etat visite les lieux qui ont permis à ses lointains prédécesseurs d’affirmer la puissance de leur pays, de préserver sa liberté, d’inscrire aussi en bonne place leur nom dans ce passé.

Ne jamais oublier que Brazzaville vit Pierre Savorgnan de Brazza traverser l’Afrique centrale pour venir faire de la cité qui porte son nom le cœur  du Congo, ne jamais oublier que le général de Gaulle fit de cette même cité la « capitale de la France libre » durant la Seconde Guerre mondiale, ne jamais oublier non plus que c’est à Brazzaville, au tout début de l’année 1944, que le même général lança dans un discours le processus qui devait aboutir seize  ans plus tard à l’indépendance des pays colonisés par la France : tout cela est, comme on dit, un impératif catégorique pour les autorités de ce temps.

Dans le moment très particulier que vivent la France et l’Europe confrontées à des tensions extrêmes, rien n’est plus important pour leurs dirigeants que de resserrer les liens avec l’Afrique en général, l’Afrique centrale et le Bassin du Congo en particulier. C’est bien ce que le président Emmanuel Macron a compris tout comme l’Américain Joe Biden, le Russe Vladimir Poutine, le Chinois Xi Jinping qui œuvrent pour affermir la présence de leur pays dans cette partie du monde. D’où sa venue très prochaine au Gabon, en Angola, au Congo et en République démocratique du Congo.

Mais encore faut-il qu’il prenne lui-même la juste mesure du rôle que les pays comme le Congo ont joué dans le destin de la France tout au long des deux derniers siècles. Qu’il tienne compte également, lorsqu’il sera à Brazzaville, du rôle que joue le président Denis Sassou N’Guesso dans la recherche de solutions pacifiques aux terribles crises internes que vivent la Libye, la Centrafrique, la République démocratique du Congo, un rôle qui est reconnu par l’Union africaine toute entière et qui ne cesse de se renforcer au fil des années. Qu’il prenne la juste mesure de l’engagement du Congo dans la préservation de la nature et dans la reforestation dont dépend la survie de notre espèce.

Dans ce contexte très particulier, Brazzaville ne saurait être une simple escale pour le chef d’Etat actuel de la France. Même si le programme  de sa visite au cœur du Bassin du Congo s’annonce particulièrement chargé, il ferait bien de venir s’incliner sur la tombe de Pierre Savorgnan de Brazza au cœur du mémorial qui porte son nom, célébrer à la Case de Gaulle la mémoire du général qui rendit depuis Brazzaville son honneur à la France durant la Seconde Guerre mondiale,  se recueillir à la basilique Saint-Anne, bref visiter les lieux qui permirent pour une large part à la France de demeurer la grande puissance qu’elle est aujourd’hui.

Parole d’observateur !

 

Jean-Paul Pigasse

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Notification: 

Non

Réflexion : les derniers articles