Lutte contre le terrorisme : le Cameroun engage une guerre contre Boko Haram

Lundi 2 Juin 2014 - 16:41

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Face à l’insécurité transfrontalière créée depuis 2009 par le groupe djihadiste Boko Haram, le Cameroun vient de réagir politiquement et stratégiquement pour empêcher l’implantation des groupements destructeurs sur son territoire national

Selon certains, la secte Islamiste Boko Haram qui sévit au-delà des frontières nigérianes, menace toute la sous-région. D’ailleurs, la prise en otage de plus de 200 filles dans un internat du lycée public le 14 avril dernier au Nigéria, en est une illustration. Signalons aussi que le jour de l’enlèvement, une bombe avait explosé dans une gare routière proche de la capitale fédérale, Abuja, faisant au moins 75 morts et 141 blessés, l’attentat le plus meurtrier jamais commis dans la ville.

Dans la nuit du 16 au 17 mai dernier, des membres présumés de Boko Haram, ont encore attaqué un campement d’ouvriers chinois à Waza, une localité camerounaise, avant de tuer un militaire camerounais et d’enlever dix Chinois. L’armée camerounaise a aussitôt riposté à cette attaque qui a coûté la vie à une quarantaine d’assaillants.

Il y a une dizaine de jours, la France avait initié dans ce sens un sommet pour appeler à une solidarité transfrontalière face à cette menace. Pour les chefs d’État du Nigeria, du Cameroun, du Bénin, du Tchad et du Niger, présents à cette réunion, le sommet de Paris sur la sécurité au Nigeria est une avancée considérable dans la lutte contre la secte islamiste Boko Haram. Rappelons qu’à Paris, ils se sont parlé franchement pour coordonner leurs stratégies et leurs moyens afin de combattre efficacement les djihadistes. Et depuis, le Cameroun envoie des renforts dans le nord du pays.

Quelques jours après, s’en est suivi la libération, le 1er juin, des trois religieux occidentaux enlevés le 4 avril dernier dans leur paroisse, dans l’extrême nord du pays. Cette libération a été saluée par les gouvernements italien et canadien, qui ont remercié le président camerounais, Paul Biya pour son implication.

La Cédéao unanime pour combattre le terrorisme

Les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont affiché leur volonté, lors d’un sommet extraordinaire tenu vendredi à Accra au Ghana, sur la crise au Mali et au Nigeria. Ils se sont engagés solidairement dans la lutte contre le terrorisme qui semble menacer toute la sous-région. « Nous sommes solidaires de nos frères du Nigeria. Avec la disparition des jeunes lycéennes et collégiennes. Nous ne pouvons accepter que des terroristes menacent notre région. Lorsque des terroristes s’en prennent à un des membres de l’union c’est à nous tous qu’ils ont affaire », a déclaré le président ivoirien Alassane Ouattara à son retour d’Accra.

Pour les autorités nigérianes, tant que le Cameroun demeurait hostile au droit de poursuite que le Nigéria lui réclamait fortement, tous ces différents versements de rançon au groupe terroriste étaient vus par ces autorités comme une manière voilée du Cameroun de financer la secte.

Car c’est grâce à ces fonds, ont-elles poursuivi, que la secte a procédé ces derniers temps à de massifs recrutements de jeunes qui, par la suite, étaient envoyés en formation militaire au Nord du Mali. Lors des débats au sommet de Paris, les experts qui accompagnaient Goodluck Jonathan ont clairement évoqué cet aspect, pour démontrer d’après eux, « comment le Cameroun a jusque-là fait le jeu de Boko Haram ».

Yvette Reine Nzaba