Céni : des inquiétudes autour de la sécurisation du processus électoral

Lundi 6 Mars 2023 - 14:43

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Le processus électoral en République démocratique du Congo, quoiqu’irréversible dans le cadre de la consolidation du processus démocratique, bute actuellement à certaines contraintes d'ordre sécuritaire qui mettent en mal son évolution.

Les dernières atteintes portées aux matériels et kits électoraux dans certaines contrées du pays ainsi que les recours aux méthodes de déportation des électeurs sont de nature à entraver la fiabilité du fichier électoral. Il en est de même des pratiques de violence, de stigmatisation, d’exclusion et de discrimination dont seraient victimes certains compatriotes.

Très préoccupé par ces faits déplorables, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, y est longuement revenu au cours du 89e  conseil des ministres qu’il avait présidé, en visioconférence, le 3 mars. Tout en exprimant son satisfécit par rapport à l’avancement du processus électoral tel que piloté par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), avec, à la clé, un chronogramme lié aux opérations d'identification et d’enrôlement des électeurs - clôturée dans certaines aires opérationnelles et en cours dans d'autres -, le chef de l'Etat n’a pas manqué de relever quelques déficiences dans la sécurisation proprement dite du processus électoral. Une situation qui appelle des institutions étatiques impliquées dans la protection et la sécurisation dudit processus, une réponse rigoureuse et sans complaisance dans le cadre du régime répressif prévu par les dispositions légales et réglementaires. « (…) Les matériels et kits électoraux sont inviolables et toute personne ou groupe de personnes, quel qu'il soit, coupable de vol, destruction des matériels électoraux ou de falsification des éléments qui constituent les fondamentaux du processus électoral devait être poursuivie et réprimée sévèrement afin de décourager ces pratiques », a tenu à rappeler le président de la République, dans sa traditionnelle communication au Conseil. Il a ajouté que cela vaut également pour toute initiative qui vise à corrompre de quelle que manière que ce soit la constitution du corps électoral ou du fichier électoral.

À en croire Félix Tshisekedi, tout laisse croire qu’il y a des forces obscures dont l’objectif principal est de jeter le discrédit sur le processus électoral en cours et de le dérailler, au besoin. Aussi, pour éviter la persistance de ces actes nuisibles au processus électoral, il a instruit le gouvernement, à travers les différents ministères et services impliqués dans la sécurisation du processus électoral et des électeurs, à mettre en place, en collaboration avec la Céni, un dispositif approprié afin d'éradiquer toutes ces pratiques. Il a, dans le même temps, demandé aux autres institutions du pays, y compris les cours et tribunaux, à accompagner sans relâche les efforts entrepris pour un processus électoral crédible, ouvert, démocratique et surtout pacifié.

Dans le même ordre d’idées, l’autorité suprême du pays a insisté sur la nécessité de rester tous vigilants pour faire échec à ces actions somme toutes maléfiques. « Le droit d'être électeur ou éligible étant constitutionnellement garanti à chaque congolais, sans exclusion aucune sur les origines, la race, les éléments morphologiques ou le faciès ou pour quelques motifs que ce soient, aucun acte attentatoire ou discriminatoire ne doit être toléré contre qui que ce soit », a-t-il martelé. Les principes constitutionnels d'égalité de tous et de la non-discrimination consacrent, au profit de chaque Congolais, le droit à l'égale protection des lois qui ne peut subir aucune atteinte, a-t-il dit.

Quant aux actes de violence, même verbaux, le chef de l'Etat a indiqué que ceux-ci doivent être sanctionnés avec vigueur et rigueur, tout en promettant d’y veiller personnellement. En fin de compte, les ministères ayant dans leurs attributions la sécurisation du processus électoral et la Justice ont été astreints à communiquer régulièrement en Conseil des ministres sur l'état de la sécurisation du processus et l'évolution des procédures ou actions engagées contre les individus.

Alain Diasso

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