Le saviez-vous? Pourquoi l’aéroport Maya-Maya s’appelle-t-il ainsi ?

Vendredi 17 Mars 2023 - 12:24

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Comprenant  sept passerelles télescopiques vitrées et adaptées aux avions de types Airbus A380 et Boeing 747-400, l'aéroport Maya–Maya, à Brazzaville,  a été construit en deux modules dont le premier a été livré et inauguré le 11 août 2010 avec une deuxième piste d'atterrissage de 3 700 mètres, et le second le 5 février 2014. Zoom  sur  l’ancien aéroport de Bacongo vers la fin des années 1950 à l’actuel Maya-Maya. 

Le terrain repéré pour le nouvel aéroport appartenait à une famille téké dont le chef s’appelait Mpiaka. Elle  habitait un village  implanté à l’emplacement de l’ancienne usine Minoterie et aliments de bétail ainsi que de la station de concassage de pierres Dalbeira et Boinega.

La famille Mpiaka était propriétaire d’un vaste terrain allant de l’Orostom à Diata jusqu’au carrefour de l’avenue Loutassi. Ce terrain englobait toute la zone de la Patte d’oie, du stade Alphonse-Massamba–Débat en passant par le côté gauche de l’avenue Loutassi  en descendant du quartier Plateau des 15 ans vers Ouenzé, cinquième arrondissement de Brazzaville.

Interrogé par l’équipe des colons, M. Mpiaka ne comprenant pas la langue française appela en téké son neveu  scolarisé en prononçant « maya, maya », autrement dit «  viens, viens ».

Comme dans de nombreux cas de malentendus, lors des premiers contacts entre explorateurs blancs et la population africaine, ces techniciens avaient cru que la zone du terrain qu’ils avaient repérée s’appelait Maya-Maya. Le nouvel aéroport fut appelé ainsi, en abandonnant la pause observée en langue téké entre « maya,  maya » car la virgule  fut depuis remplacée par un trait d’union «  Maya-Maya »

Pour la petite histoire, au début des années 1950 apparurent les premiers avions à réaction civils, destinés au transport des passagers, avec une vitesse de croisière portée au double de celle des avions à hélices. Les avions à réaction ayant besoin d’une piste plus longue, celle de l’avenue Matsoua, trop courte, ne pouvait être rallongée en direction du fleuve Congo, du côté du quartier Mbama et de la Case-de-Gaulle toute proche, ni du côté de Moukoundzi-Ngouaka, avec la proximité du ravin du cours d’eau Malari-Somé qui coule en contrebas du quartier Château d’eau. Il n’y avait pas d’autres choix que de délocaliser l’aéroport de Bacongo pour pouvoir construire une piste plus longue et appropriée afin d’accueillir les nouveaux avions équipés de moteurs à réaction. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, une équipe technique française fut chargée de chercher un terrain pour la construction du nouvel aéroport. Elle repéra le plateau délimité par la forêt de la Patte d’oie, la rivière Mfilou et la dépression de Moungali.

C’est en octobre 1951 que fut inauguré à Brazzaville le vol de l’avion Constellation, un grand quadrimoteur à hélices qui avait une autonomie de vol plus importante, effectuant la ligne Paris/Douala/Brazzaville en dix-sept heures environ. En 1954, les DC 6 apparurent à Brazzaville, avec une liaison hebdomadaire entre Paris et Brazzaville, passant par Alger, Niamey, Fort-Lamy, Douala, Libreville, Pointe-Noire, pour remonter sur Marseille ou Nice. Finalement, ce n’est qu’en 1960 que Maya-Maya commença à accueillir les premiers avions à réaction avec le Boeing 707 d’Air France et le DC-8 d’UAT, sur la liaison Paris/Douala/Brazzaville.

Jade Ida Kabat

Légendes et crédits photo : 

Une vue de l'aéroport Maya-Maya

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