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Nul ne sait...

Samedi 25 Mars 2023 - 17:27

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Le temps que nous vivons est à ce point complexe que personne ne peut dire avec la moindre certitude ce qui sortira des multiples conflits qui dressent aujourd’hui les grandes puissances les unes contre les autres. Conflits dont la guerre en Ukraine donne une image précise puisqu’elle peut à tout instant déboucher sur une nouvelle guerre mondiale qui dresserait l’un contre l’autre non seulement la Russie et le camp occidental (Europe-Etats-Unis), mais sans doute aussi la Chine comme semble l’indiquer le récent entretien, à Moscou, des présidents Xi Jinping et Vladimir Poutine.

Dans un contexte aussi incertain, l’idée d’une réforme en profondeur de la gouvernance mondiale s’impose de plus en plus nettement. Pour la simple raison que cette même gouvernance, organisée au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, il y a donc près de quatre-vingts ans, ne correspond plus à la réalité du temps présent. Une réalité marquée par le poids humain de ce que l’on appelait hier le Tiers-monde et qui regroupe aujourd’hui les peuples de l’Afrique, de l’Amérique dite « Latine », de l’Asie du grand sud ; soit au total les deux tiers de la communauté humaine.

S’il est de plus en plus évident que la composition du Conseil de Sécurité de l’Organisation  des Nations unies avec ses cinq membres permanents (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) ne correspond plus aux rapports de force du temps présent – ce dont témoigne de façon accablante la non présence de l’Inde au sein de ce groupe –, il l’est tout autant, sinon même plus, qu’elle paralyse de facto les actions engagées dans différentes régions du monde par cette institution mondiale. Et qu’elle pourrait, de ce fait,  déboucher un jour prochain sur son implosion avec les conséquences désastreuses que celle-ci aurait inévitablement.

S’il est donc une réforme qui s’impose dans le moment très particulier que nous vivons tous avec la montée des tensions entre les « Grands », mais aussi et surtout la dégradation de la nature qui nous entoure, c’est bien celle de la gouvernance mondiale et donc de la modernisation des institutions des Nations unies. Quitte à nous de répéter ici même une fois de plus, l’Union africaine devrait prendre ce dossier en main et imposer sans plus attendre cette réforme essentielle aux grandes puissances qui, contrairement aux apparences, ne pourraient en aucun cas s’y opposer.

Le poids humain, économique et financier, culturel du continent est tel aujourd’hui qu’une telle réforme de dimension planétaire est inévitable à plus ou moins court terme. Exactement comme cela s’est produit lorsque le Tiers- monde imposa la décolonisation.

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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