Libye : le général Khalifa Haftar continue à bombarder les positions des islamistes

Mardi 3 Juin 2014 - 18:16

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Le groupe armé du général Khalifa Haftar utilise des armes sophistiquées, dont des avions et des hélicoptères de combat, pour bombarder ses adversaires au su et au vu de l’armée gouvernementale, depuis le lancement de son opération le 16 mai dernier

Rien que pour la seule journée du lundi, 21 personnes sont mortes suite aux violents combats qui ont opposé les milices islamistes et les militaires ralliés au général Khalifa Haftar dans la ville de Benghazi. Selon des témoins, ces combats sont les plus violents enregistrés dans cette ville depuis le début de l'offensive du général qui se contente jusqu'à l'heure actuelle de mener des raids aériens éclairs sur des positions d’islamistes, suivis par des trêves dans les opérations.

D’après le colonel Saad Al-Werfelli, commandant de la base aérienne de Benghazi et loyal au général dissident, les affrontements de ces derniers jours ont pris de l’ampleur après que Khalifa Haftar a répliqué à l’attaque de dimanche à lundi contre les islamistes, en menant des raids à l’aide d’hélicoptères de combat. Les combats ont notamment éclaté après une attaque à l’arme lourde lancée par des groupes islamistes, dont AnsarAsharia, contre un camp militaire de l’armée libyenne. Ce camp appartient aux unités d’élite de l’armée libyenne à Benghazi qui avaient apporté leur appui au général Haftar. Des forces de l’armée de l’air loyales au général dissident sont venues à la rescousse et ont mené des raids aériens contre les assaillants, a précisé cet officier.

Cette version des faits a été confirmée par des sources concordantes qui signalent que les groupes radicaux avaient cerné dans la nuit les soldats qui se trouvaient dans le camp, faisant des morts et des blessés.

Depuis le lancement de son opération dénommée Dignité, le général Khalifa Haftar, 71 ans, affirme avoir le soutien du peuple libyen pour combattre le « terrorisme » incarné par les mouvements islamistes. Dans un récent message, il a proclamé qu’il n’y aurait pas de « retour en arrière dans son offensive ». De même, Khalifa Haftar affirme régulièrement que son opération qui se poursuivait a déjà porté un coup dur aux groupes radicaux. De leur côté, ses détracteurs islamistes minimisent l’impact de ces opérations. « Khalifa Haftar a sorti plus de communiqués que de balles », ironisent-ils sur les médias.

Dès le début de l’opération Dignité, la base aérienne de Tobrouk, l’une des plus anciennes du pays, s’était ralliée aux forces de Khalifa Haftar alors que le chef des forces spéciales, Wanis Bukhamada, avait annoncé le soutien de ses hommes au général pour pouvoir « lutter ensemble contre le terrorisme »

Le ralliement des forces spéciales au général Khalifa ne surprend guère puisqu’elles combattent depuis quelque temps les groupes extrémistes opérant en Libye, entraînant la perte de plusieurs de ses éléments et de membres de l’appareil sécuritaire et judiciaire, suite aux attaques attribuées aux islamistes. Plusieurs observateurs estiment que le soutien à l’opération de Khalifa Haftar va lui donner une nouvelle légitimité.

Signalons que l’offensive lancée par le général Khalifa Haftar est favorablement accueillie d’un côté par certains Libyens, mais avec beaucoup de méfiance par d’autres, y compris parmi les alliés de ce général à la retraite. Khalifa Haftar qui avait participé à la rébellion de 2011 ayant renversé le régime de Mouammar Kadhafi, assure toujours que son objectif ultime est d’éradiquer le terrorisme et de former l’armée nationale. Malgré cette position ouvertement affichée, les Libyens expriment toujours des doutes sur ses réelles intentions.

 

 

 

Nestor N'Gampoula