Côte d’Ivoire : la CPI décide de juger Laurent Gbagbo pour crimes contre l'humanité

Vendredi 13 Juin 2014 - 12:06

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Après avoir douté de la solidité du dossier contre Laurent Gbagbo​, la Cour pénale internationale (CPI) a décidé le 11 juin de juger l'ex-président ivoirien pour crimes contre l'humanité commis durant la crise postélectorale de 2010-2011

« La chambre préliminaire de la CPI a confirmé, à la majorité, quatre charges de crimes contre l’humanité [...] à l’encontre de Laurent Gbagbo et l’a renvoyé en procès devant une chambre de première instance », indique la cour dans un communiqué.

L'avocat de l'ex-chef de l'État ivoirien, Me Emmanuel Altit, a dit se féliciter de cette décision, affirmant que son client voulait un procès afin que « la vérité soit dévoilée ». Le camp Gbagbo se dit en outre « en position de force juridique », l'un des trois juges s'étant prononcé contre la tenue du procès en raison d'éléments de preuve encore insuffisants. « Cet évènement sera l'occasion de faire le procès de tous ceux qui ont déstabilisé la Côte d'Ivoire, de tous ceux qui avaient un intérêt à répandre la violence. En somme, des tenants de la Françafrique », a affirmé l’avocat de l'ancien président de Côte d’Ivoire.

Premier ex-chef d'État poursuivi par la CPI, Laurent Gbagbo, 69 ans, est accusé d'avoir fomenté une campagne de violences dans le but de conserver, en vain, le pouvoir à l'issue de la présidentielle de novembre 2010. Il assure en avoir été évincé en faveur de son rival Alassane Ouattara, à la suite d'un complot mis sur pied par la France, ancienne puissance coloniale en Côte d'Ivoire. Plus de 3 000 personnes auraient été tuées en cinq mois de violences.

Selon l'accusation, Laurent Gbagbo aurait, « conjointement avec les membres de son entourage immédiat, ordonné, sollicité, encouragé ou contribué de toute autre manière à l'accomplissement de quatre crimes contre l'humanité », à savoir meurtres, viols, actes inhumains et persécutions. Arrêté en avril 2011 par les forces pro-Ouattara appuyées par la France et l'ONU, Laurent Gbagbo avait été transféré à La Haye en novembre 2011. Selon l’accusation, il a voulu « rester au pouvoir par tous les moyens [...] par des attaques meurtrières soigneusement planifiées », ce que l'intéressé nie catégoriquement.

Tiras Andang