Concertations nationales: l'opposition dénonce le diktat de la majorité

Jeudi 8 Août 2013 - 19:02

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Le collectif des opposants déclare ne pas être concerné par la démarche cavalière actuelle initiée par le pouvoir en place et se dit prêt à prendre ses responsabilités devant l'histoire et le peuple congolais.

L’opposition politique, du moins celle qui se reconnaît dans les assises tenues dernièrement à Limete, observe avec inquiétude toutes les péripéties qui entourent l’organisation des concertations nationales. Aussi pense-t-elle tirer d’ores et déjà la sonnette d’alarme afin d’avertir l’opinion sur ce qu’elle considère comme une manœuvre du pouvoir visant à s’approprier ce forum national au mieux de ses intérêts. Dans une déclaration politique rendue publique en début de semaine, l’opposition entrevoit dans le chef du pouvoir une volonté manifeste « de persévérer dans la logique des concertations convoquées et organisées de manière unilatérale et autoritaire ». Elle en veut pour preuve la non-prise en compte de ses « préoccupations et propositions faites contenues dans ses déclarations du 1er juillet  en vue de créer un climat de confiance entre les différentes forces politiques et sociales ».

En fait, pense-t-elle, la mise en place d’un secrétariat technique et l’adoption d’un budget des concertations nationales n’obéissent qu’à cette logique d’avoir une mainmise sur ces assises vis-à-vis desquelles l’opposition est exclue à tous les niveaux de préparation. La mise en place préalable d’un comité préparatoire paritaire, telle que proposée par l’opposition, n’a hélas pas été actée par le pouvoir qui, visiblement, semble faire cavalier seul. Et pourtant, à l’opposition, l’on est convaincu des vertus qu’incarne une telle structure qui devrait plutôt militer pour que cette organisation soit réellement inclusive et transparente, gages de la réconciliation et de la cohésion.

Par rapport à cette litanie des déviations décelées dans la préparation de ces assises, l’opposition ci-devant représentée par l’UNC, l’UDPS et alliés et le MLC, sans oublier d’autres partis politiques affiliés, s’est déclarée « non concernée par la démarche cavalière actuelle initiée par le pouvoir en place ». Tout en se disant prête « à prendre ses responsabilités devant l'histoire et le peuple congolais », elle prend la communauté nationale et internationale à témoin sur ces tribulations orchestrées par le pouvoir lesquelles pourront dicter sa position future. Elle continue néanmoins à œuvrer pour la tenue d’un dialogue politique transparent et inclusif.

Divergences d’approche  

 Une autre frange d’opposants ayant participé au Conclave de Limete commencent à mettre un peu d’eau dans leur vin en trouvant quand même quelques éléments positifs dans le processus de préparation de ces échéances. Le fait pour le présidium d’avoir accepté la médiation du président Denis Sassou N'Guesso constitue pour cette catégorie d’opposants une avancée significative dès lors que cela rejoint leurs aspirations à une facilitation africaine. Ces opposants se disent prêts à engager des pourparlers avec le présidium pour qu’il leur soit réservé un quota dans le comité préparatoire des assises. Entre-temps, à la majorité, on ne veut rien entendre de la constitution d’un comité préparatoire paritaire « pouvoir-oposition » aussi longtemps que le chef de l’État avait, en prélude à la convocation des assises, reçu toutes les composantes de l’opposition lesquelles lui ont remis leur cahier des charges.

À tout prendre, on est encore loin d’atteindre une unicité des vues sur la manière d’organiser ces assises eu égard aux divergences d’approche qui se font jour.      

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le secrétaire général du MLC Thomas Luhaka lisant la Déclaration de l'opposition