Fonds monétaire africain : qui sera le prochain pays à ratifier le protocole ?

Mardi 13 Août 2013 - 14:38

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 La Lybie et la RDC l’ont déjà entériné après son adoption par les ministres africains en charge de l’Économie et des finances, mais le projet ne pourra aboutir qu’avec la ratification d’au moins treize autres États.

La bataille menée actuellement vise à élargir autant que possible le consensus parmi les pays africains, particulièrement ceux appelés à jouer un rôle stratégique pour la viabilité du projet, en l’occurrence le Nigéria, l’Afrique du Sud, l’Égypte et l’Algérie mais aussi la Lybie déjà signataire. Ces cinq pays sont déjà les plus gros contributeurs de l’Union africaine et, à ce titre, ils sont appelés à jouer le rôle de locomotive pour la concrétisation du projet. L’option arrêtée est de pousser ces pays à amener les parts les plus élevées en échange d’un poste d’administrateur permanent. Même sur le plan de la gouvernance de l’institution, l’on s’accorde à reconnaître que le projet est techniquement prêt à être lancé, et le reste des aménagements suivra plus tard, en fonction de l’évolution sur le terrain. Pour autant, il y a des avancées importantes dans sa mise en place. Cette institution financière panafricaine a reçu la mission de soutenir la croissance et le développement de l’Afrique, un véritable atout surtout en cette période où le continent affiche des croissances économiques positives. Pour rassurer les plus sceptiques à l'intégration économique africaine, une source de l’Union africaine a fait état de l’adoption par les chefs d’État de tous les articles de la Banque africaine  d’investissement. Certes, il ne s’agit pas du Fonds monétaire africain, a-t-elle reconnu, mais là-aussi, les choses évoluent, a-t-elle ajouté.

À ce jour, plusieurs économistes d’origine africaine travaillent sur d’importants projets visant la région dont le Fonds monétaire international, la bourse africaine des valeurs et l’industrialisation de l’Afrique. En effet, la voie semble toute dégagée pour la création de la Banque centrale africaine, le fruit d’une stratégie conjointe en cours de préparation. Cependant, la présence de quarante monnaies dans la région peut constituer une contrainte majeure, notamment sur le plan du développement du commerce intra-africain. La création du Fonds monétaire africain peut aider à résorber ce problème, à travers la mise en service de la Caisse de compensation. Beaucoup n’hésitent pas à appeler à une institution africaine financière moins contraignante que le Fonds monétaire international et plus apte à soutenir la promotion du secteur privé. Quant à la bourse, autre projet panafricain d’une importance capitale, son rôle sera de permettre aux entreprises de se faire coter et de trouver des financements en dehors des structures bancaires classiques. Le travail technique est achevé, a-t-on appris, mais sa dimension politique continue à poser un problème au regard de l’attachement scrupuleux de certains pays aux intérêts nationaux. Rien n’exclut, dans un premier temps, de passer d’abord par les bourses régionales et des mécanismes de convergence. La bourse d’Abidjan réunit jusqu’à huit pays. 

Laurent Essolomwa