Mali : des défis à relever attendent le nouveau président

Mardi 13 Août 2013 - 17:18

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L’ancien Premier ministre malien, Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, 68 ans, a remporté le second tour de l’élection présidentielle. Son adversaire, Soumaïla Cissé, a créé la surprise le 12 août en reconnaissant sa défaite sans attendre la publication des résultats officiels du scrutin

Le nouveau président devra, après son investiture prévue au mois de septembre, prendre les mesures qui s’imposent pour redonner confiance à des Maliens traumatisés et divisés par la profonde crise politique et militaire que leur pays a connue. Il aura notamment pour mission de redresser le pays, restaurer l’autorité de l’État et l’intégrité du territoire national en tenant compte des réalités de chaque région. Pour cette ambitieuse mission, IBK peut déjà en partie compter sur le soutien de la communauté internationale qui a déjà promis une aide de 3,2 milliards d’euros à son pays. En ce qui concerne la restauration de l’autorité de l’État, le plus dur à faire concerne le Nord-Mali où les Touaregs attendent que Bamako accorde l’autonomie à cette région appelée Azawad.

En attendant de prendre officiellement ses fonctions, IBK a déjà fait savoir qu’il mettrait en place un gouvernement de large union nationale pour faire face à ces immenses défis. Il a à plusieurs reprises indiqué que sa première tâche serait la réconciliation nationale, en particulier avec la minorité touarègue qui a milité et continue de réclamer le statut d’autonomie pour le nord du pays et quelque fois revient sur la création d’un autre État dans cette partie.

À l’issue du premier tour du 28 juillet, IBK avait obtenu 39,79% des voix, contre 19,70% pour son rival. De cette manière, il était pressenti vainqueur du second tour. Cette position de favori a été confortée par le ralliement de 22 des 25 candidats éliminés, dont la majorité avait obtenu moins de 1% des suffrages. Au second tour, l’ancien ministre des Finances, Soumaïla Cissé, 63 ans, a n’a pas attendu longtemps pour annoncer sa défaite dès qu’il a appris que des estimations portant sur deux tiers des bulletins dépouillés donnaient une très large avance à IBK. D’après les observateurs nationaux et internationaux, comme ceux l’Union européenne, l’élection présidentielle malienne représente un succès non seulement pour les organisateurs mais aussi et surtout pour la France qui a encouragé le régime de transition à Bamako à tenir ce scrutin en dépit des menaces proférées de toutes parts par les islamistes.

IBK prend la tête du Mali après que son pays a connu 18 mois de crise débutée en janvier 2012 par une offensive des rebelles touaregues du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) dans le nord du pays. Ce groupe a été ensuite mis en fuite par des mouvements criminels armés liés à Al-Qaïda qui  en ont pris le contrôle à la suite du coup d’État militaire du 22 mars 2012. Ces groupes djihadistes seront finalement chassés de cette région par l’intervention militaire française dans le cadre de son opération dénommée Serval avec  l’appui des forces africaines. Par ce conflit, le Mali a été plongé dans une récession et une pauvreté sans précédent. Des milliers de Maliens ont alors quitté leur pays pour se réfugier à l’étranger, d’autres ont été forcés de fuir les combats en direction de Bamako, la capitale, et ailleurs.

Nestor N'Gampoula