Lékoumou : les populations d’Ingolo 1 s’engagent dans la gestion communautaire de la faune sauvage

Samedi 23 Août 2014 - 13:00

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Cet engagement, exprimé au début de ce mois, est consigné dans une déclaration qui consacre les échanges entre ces populations et les différentes parties prenantes à ce projet que conduit depuis 2012 l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Intitulé « Gestion durable  de la faune sauvage et du secteur de la viande de brousse en Afrique Centrale », ce projet concerne quatre pays d’Afrique centrale à savoir : la RDC, le Congo Brazzaville, le Gabon et la RCA. Au Congo, il est mis en œuvre sur deux sites pilotes. D’abord à Ngombé, dans le département de la Sangha, en s’appuyant sur les villages Liouesso et Mokouangonda et ensuite à Zanaga, dans la Lékoumou à travers les villages Ogooué et Ingolo1.

C’est dans ce dernier site qu’une réunion de la plateforme vient d’avoir lieu entre les participants venus de Sibiti, Zanaga, Ingolo2, Ogooué, Vouka, Ibé sans oublier ceux d’Ingolo1. Les acteurs concernés par l’objet du projet s’étaient associés à eux à savoir : les autorités locales, les services techniques de l’État, le secteur privé et les ONG locales. Les échanges qui ont duré deux jours ont porté sur les cinq exposés développés par des spécialistes. Ils ont insisté sur la cartographie participative ; la connaissance du milieu biologique et socioéconomique avec l’utilisation de photos – pièges comme outil pour connaitre la faune ; les enquêtes démographiques, l’étude de la filière commerciale de la viande de brousse, les types d’acteurs impliqués dans ce commerce, l’analyse des tendances sur l’exploitation de la faune sauvage dans le terroir d’Ingolo 1 ; etc.

L’un des conférenciers a démontré que pendant un mois, 2307 photos ont été prises dont 575 captures photographiques qui font ressortir des images de 26 espèces animales tels les primates, les céphalophes, les pholidotes, les rongeurs, les carnivores et les oiseaux. Ce sondage spécial, mené sur le terrain, a permis de classer les principales espèces chassées dans la zone. Il s’agit des céphalophes, des rongeurs, des pholidotes et des petits primates.   

Quels enseignements tirés ?

Les participants ont passé en revue les forces, les faiblesses, les menaces et les opportunités que présente ce projet. C’est ainsi qu’ils ont retenu la formation technique des personnes locales à la connaissance du milieu biologique et socio-économique, la confection de la cartographie participative et la lecture du fonds de carte du terroir, la forte implication des communautés, l’appui technique et financier de la FAO, comme autant de points forts.

Parmi les faiblesses notées, ils ont cité : le manque d’organisation des chasseurs, le manque de structures associatives au sein du village, la rétention de l’information au niveau local, l’absence de politique de régulation des prix du gibier au niveau local, etc., alors que l’analphabétisme au sein de la population, les mauvaises conditions de santé et de sécurité alimentaire, les conflits d’intérêts communautaires et le manque d’appui matériel au projet sont cités comme des facteurs qui menacent le projet. Heureusement que les opportunités ne manquent pas. D’où l’engagement des populations d’Ingolo 1 et celui des propriétaires terriens qui disent s’engager dans « La Gestion durable de la faune sauvage, par l’application ferme de la réglementation en matière de chasse, la protection de la zone de chasse contre toute personne étrangère, l’observation des périodes de reproduction et la conservation des espèces intégralement protégées ».

Concrètement, cette réunion a défini les actions prioritaires à mener. Il s’agit par exemple de faciliter la mise en place d’une structure communautaire qui devra gérer la zone de chasse en création ; de définir les règles communautaires de chasse à appliquer dans cette zone de chasse ou de veiller au commerce légal de la viande de brousse. Au-delà des mots et des écrits, la rencontre a été sanctionnée par un rituel dans la forêt, initié par les sages d’Ingolo 1 au cours duquel, vin local, colas et autres ont été partagés symboliquement avec les ancêtres.

 

 

Jocelyn Francis Wabout