Sondage : 62% des Kinois contre un gouvernement d’union nationale

Dimanche 18 Août 2013 - 16:05

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Contre toute attente, l’opinion n’adhère pas à l’initiative du présidium des concertations nationales de remettre en question l’exécutif national en place au profit d’une nouvelle équipe qui émanerait des conciliabules. politiques.    

Un sondage de l’Institut LesPoints, publié le  17 août, a révelé le rejet par la population kinoise de la démarche des concertations nationales visant la mise en place d’un gouvernement d’union nationale à l’issue des travaux. Clairement, le nouveau virage que veut aborder la RDC ne rassure pas les kinois quant à leurs lendemains. Ils préfèrent mieux naviguer sous la conduite de l’équipe en place plutôt que voguer dans l’incertitude avec une nouvelle équipe mixte dont les visées restent à déterminer.

La population kinoise a émis son opinion quant à la nécessité ou pas de mettre en place un gouvernement d’union nationale après les concertations.  Globalement, 62% de la population sont contre la mise en place d’un gouvernement d’union nationale estimant que l’heure est à l’organisation des élections provinciales et locales plutôt qu’à des conciliabules qui ne lui profiterait que très peu. Selon elle, la mise en place d’un gouvernement d’union nationale ne ferait que retarder les échéances électorales et remettrait en cause la légitimité de toutes les institutions en place.  

Pour cette catégorie des sondés, un gouvernement d’union nationale ne garantit pas en soi la cohésion nationale. Au contraire, note-t-elle, il consacrerait le mépris des desiderata du souverain primaire et le triomphe des intérêts politiciens. En outre, les sondés considèrent que les efforts fournis par le gouvernement en place sur le plan macroéconomique, diplomatique, sanitaire et des projets positifs en cours pour l’amélioration des conditions du citoyen congolais sont totalement ignorés par la classe politique qui ne jure que par le partage du gâteau. L’intégration de l’opposition risque de mener le pays dans un nouveau cycle de crises intergouvernementales.

En plus, les enquêtés ne s’imaginent pas un seul instant qu’un gouvernement dont la tête serait confiée éventuellement à un membre de l’opposition congolaise soit capable de donner des solutions à leurs problèmes quotidiens. Ils préfèrent de loin le tâtonnement de l’équipe en place plutôt que l’incertitude qui caractériserait une équipe ministérielle issue des concertations. La confusion qui a caractérisé l’opposition à la veille de la présidentielle de novembre 2011 et celle de ce jour risque de s’incruster au gouvernement au point de constiper la machine. La population n’est pas consentante à la modification de l’article 220 de la Constitution, fussent-elles masquées.

Cependant, ces sondés adhèrent à l’idée d’un renforcement de l’équipe Matata en remplaçant les ministres les moins méritants.

Par contre, 22% de la population sont favorables à la venue d’un gouvernement de large union nationale, ou le principe de partage équitable et équilibré du pouvoir sera respecté. Une telle équipe, affirment-ils, aura le mérite de ramener la paix dans l’est de la RDC et préparer le pays aux futures élections. Elle apaiserait également les tensions nées de la dernière présidentielle de 2011 et redonnerait l’espoir à tous les Congolais.

Pour conduire ce gouvernement, (65%) des sondés font confiance à Étienne Tshisekedi. Mais le leader maximo est moins intéressé par les concertations nationales et par le gouvernement qui en serait l’émanation. Il n’est intéressé que par la reconnaissance de « sa victoire » à la dernière présidentielle. En deuxième position se trouve l’actuel Premier ministre Augustin Matata Ponyo (17%) suivi de Vital Kamerhe (12%),  Léon Kengo (3%), Évariste Boshab (1%), Adolphe Muzito avec moins de 1%.

Jeannot Kayuba

Légendes et crédits photo : 

Le graphique du sondage