Vatican : le pape François annonce la canonisation de deux de ses prédécesseurs

Mercredi 21 Août 2013 - 16:06

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Le souverain pontife va ajouter deux nouvelles figures contemporaines à la liste des saints chrétiens

C’est le 30 septembre que le pape devrait annoncer la date de canonisation de deux de ses prédécesseurs, Jean XXIII et Jean-Paul II. Fait exceptionnel, le pape en personne fera l’annonce officielle d’une telle décision rare de proclamer saints deux papes en même temps. Ces canonisations, c'est-à-dire la proclamation de sainteté chez les catholiques qui induit aussi l’inscription de leur fête liturgique au calendrier, pourraient se réaliser au cours d’une messe solennelle en 2014. « Une date précise sera donnée par le pape le 30 septembre, lors du consistoire qu'il présidera, un consistoire concernant les saints, précisément à propos de ces deux canonisations. À ce moment-là, le pape indiquera la date officielle, que lui seul connaît », a affirmé mardi le cardinal italien Angelo Amato qui est précisément le ministre du pape chargé de la cause des saints. Le pape François avait lui-même laissé entendre, dans l’avion qui le ramenait le mois dernier du Brésil, qu’il réfléchissait à cette date.

Il avait dit avoir écarté la date du 8 décembre, idéale pourtant d’un point de vue liturgique puisque c’est la date de l’Immaculée Conception de la Vierge, dont Jean-Paul II était un dévot reconnu. Le pape ne l’aurait pas retenue, car elle correspond à la période des grands froids en Pologne, avec des routes couvertes de neige, rendant périlleux le déplacement vers Rome de la foule de pèlerins que l’on suppose devant venir du pays de naissance de Jean-Paul II. Les deux papes qui seront canonisés ont marqué chacun à sa façon, mais de manière décisive, l’histoire récente de l’Eglise catholique.

Le pape Jean XXIII (cardinal Angelo Giuseppe Roncalli), né en 1881, est devenu pape à la suite du décès de Pie XII. Son pontificat fut de courte durée mais intense en actes symboliques telle l’ouverture du dialogue aux militants et sympathisants communistes, notamment français, pourtant excommuniés par son prédécesseur. Symptomatique de cette volonté : c’est le président français de l’époque, Vincent Auriol, pourtant athée, qui tint à lui apposer la barrette cardinalice au palais de l’Élysée suivant une antique coutume des monarques français à l’égard des princes de l’Église. Ouvrant le fameux concile œcuménique Vatican II de 1962, qui devait apporter tant de bouleversements dans l’Église catholique, il ne put le clôturer puisqu’il décède le 3 juin 1963 à 81 ans, après cinq ans seulement de pontificat.

Quant à Jean-Paul II, le premier pape polonais de l'histoire, il eut le plus long pontificat du XXe siècle (1978-2005). Il est connu comme le pape qui a porté l’Église catholique à la planète dont il a fait plus de cinq fois le tour au cours de ses 104 voyages internationaux. Venu d’un pays alors sous la férule du communisme athée, il passe aussi pour celui qui en a sapé officieusement les fondements jusqu’à l’effondrement du Mur de Berlin en 1989, qui marquait la division du monde en deux blocs antagonistes et à leur guerre dite froide d’influences idéologiques. À sa mort en 2005, une foule de plus d’un million de fidèles cria sur son cercueil place Saint-Pierre : « Santo subito ! » [Tout de suite saint, NDLR). Une volonté populaire que l’Église semble avoir épousée sans réticence d’aucune sorte.

Lucien Mpama