Braconnage d'éléphants : l’ONU tire la sonnette d’alarme

Lundi 26 Août 2013 - 17:15

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Une fois de plus, les Nations unies ont exprimé leur vive préoccupation sur ce fléau lors de la trente-sixième réunion ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (Unsac) le 23 août à Kigali (Rwanda)

Dans un message lu par son représentant spécial pour l’Afrique centrale, Abou Moussa, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a lancé un appel pour des actions énergiques contre le braconnage qui constitue une menace à la paix. Cette initiative est impulsée par le Gabon où sont tués près de cinquante éléphants par jour. « Nous devons combattre avec vigueur cette pratique illégale et intolérable, en particulier au vu de son rôle supposé dans le financement illégal de certains groupes rebelles », a affirmé Ban Ki-Moon dans un message lu par Abou Moussa.

Pour sa part, le Gabon a proposé une communication sur l’ampleur de cette nouvelle forme de criminalité. Le rapport final indique que ses experts ont évoqué l’urgence d’une mobilisation contre ce fléau en rappelant que leur démarche s’inscrivait au cœur d’une interpellation faite par le secrétaire général des Nations unies dans son rapport sur les activités du Bureau régional de l’ONU pour l’Afrique centrale. Selon les experts, ce rapport a révélé l’apparition du phénomène du braconnage contre les éléphants qui sévit au Cameroun, en République centrafricaine, au Tchad et au Gabon.  Ils ont suggéré « fortement » qu’une « coopération transfrontalière » soit établie entre les pays de la sous-région afin de faire face à cette situation.

Cette dynamique est fondamentale, entre autres, pour la protection du complexe trinational Dja-Odzala-Minkébé, qui s’étend sur 141 000 kilomètres carrés et abrite environ 40 000 éléphants et couvre le Cameroun, le Congo et le Gabon. D’après les délégués gabonais, ce sont des pays asiatiques qui sont les principaux bénéficiaires de cette contrebande qui, selon eux, bénéficient de la complicité de certains « intermédiaires et des contacts dans des grandes villes voisines ». Dans leur exposé, ils ont également fait état du massacre, en mai dernier, de vingt-six éléphants dans le site du patrimoine mondial de Dzanga, en République centrafricaine, ainsi que des efforts communs pour répondre collectivement à ce problème.

Les Nations unies ont saisi l’occasion de cette réunion ministérielle de Kigali pour renouveler leur détermination à continuer d’accompagner les États et les organisations régionales dans la recherche de solutions « concertées et innovantes » aux défis qui fragilisent la paix et la sécurité dans la sous-région d'Afrique centrale. En dehors du phénomène de braconnage d’éléphants, l’ONU a notamment mentionné la piraterie maritime dans le golfe de Guinée. Elle a toutefois reconnu les progrès enregistrés sur ce front après le sommet des chefs d’État et de gouvernement tenu à Yaoundé en juin dernier. La trente-septième réunion de l’Unsac est prévue du 2 au 6 décembre 2013 à Ndjamena, au Tchad.

Yvette-Reine Nzaba