Mairie de Mossendjo : «Assurer le petit développement est notre rôle, le grand développement étant du ressort de l’État », a reconnu Élisabeth Mapaha

Mardi 4 Novembre 2014 - 12:15

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Comblée d’avoir atteint l’un des objectifs de son parcours politique, la secrétaire nationale chargée des questions de la femme de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads), et ancienne assistante aux projets auprès du directeur général de la Cogelo à Brazzaville, Élisabeth Mapaha présidera, désormais, aux destinées de la commune de Mossendjo, dans le département du Niari. Première femme élue maire, elle succède à Maurice Mbobi. Élisabeth Mapaha caressait, depuis des lustres, le rêve de jouer les premiers rôles en politique. Voici l’intégralité de l’interview qu’elle nous a accordée après son élection.

Les Dépêches de Brazzaville : À qui dédiez-vous cette victoire ?

Élisabeth Mapaha : Elle est d’abord une œuvre collective même si j’ai mis beaucoup de moi-même pour la remporter. Une chose est sûre, cette victoire serait impossible sans la volonté de Dieu. Il y a aussi les héros dans l’ombre qui ne mériteraient pas d’être cités. Je n’oublie pas mon parti politique, l’Upads, et son plus haut responsable, dont le soutien à ma candidature a été sans faille.

LDB : Quel sentiment vous anime maintenant ?

  • Être maire, n’est pas une fin en soi, même s’il est entouré des avantages multiples. C’est d’ailleurs la contrepartie des responsabilités. Mon sentiment personnel n’a donc de sens qu’en rapport de la satisfaction que mes compatriotes peuvent tirer de cette élection. Je vous promets une réponse plus directe dans les tout prochains jours. Néanmoins, je crois avoir atteint l’un des objectifs de mon parcours politique, celui de me retrouver à un poste où je dois jouer un rôle décisif pour l’évolution du Congo et partant de ma collectivité.

LDB : Vous succédez à Maurice Mbobi. Quel serait votre apport pour le bien-être de la population de Mossendjo ?

  • C’est vrai, mon prédécesseur a fait 14 ans à la tête de la Mairie de Mossendjo. Son héritage est, à la fois, pour moi source d’inspiration, puis objet de réflexion et de travail. Son bilan, voyez-vous, ne m’importe que dans cette perspective. Car, dans l’hypothèse où un prédécesseur a très bien travaillé, une collectivité humaine a toujours des problèmes qu’elle doit résoudre. Donc, je viens plutôt avec une approche différente. Tant mieux, si elle peut nous faciliter dans la résolution de nos problèmes. Ce que mon prédécesseur a fait de bien, doit nous inspirer à améliorer. Ce qui est jugé peu conforme à nos yeux, nous essayerons de le traiter différemment.

LDB : Comment envisagez-vous transformer la ville de Mossendjo ?

Il serait difficile de soutenir une telle thèse. Sans fausse modestie, je me dois de faire mieux en mettant tous les moyens humainement à ma disposition pour faire avancer ma collectivité, dans une approche partenariale et coopérative. Toutes les villes du Congo appartiennent à l’État, pas à une personne, ni à une association, moins encore à un parti politique. Tout dépend, donc, dans ces conditions, de ce que l’État veut faire. Est-ce des espaces de misère ? Est-ce des espaces où il fait bon vivre, où les gens trouvent de l’emploi, de l’eau, de l’électricité, etc. Notre rôle principal, en tant que maire, est celui d’assurer aux populations «le petit développement», «le grand développement » étant du ressort de l’État.

LDB : Allez-vous nouer des partenariats dynamiques avec d’autres villes?

  • Vous évoquez, là, la question de la coopération décentralisée. Notre approche est qu’il faille sortir du jumelage traditionnel qui a fait son temps. La coopération est, à la fois, un pouvoir ou un outil au service d’une cause. Dans cet ordre, nous souhaiterions nouer des partenariats, bien sûr, avec les collectivités de notre Département, pour entreprendre sur les problèmes communs. Nous ne ferons pas, bien sûr, l’économie de nous tourner vers l’extérieur. À cet égard, la diaspora congolaise de Mossendjo sera mise à contribution pour nous aider à identifier des partenaires fiables au profil qui nous correspond. Toujours est-il que dans ce domaine, le jeu étatique reste d’actualité. Car, c’est par exemple, à l’État de nous offrir des garanties financières et juridiques. À l’heure actuelle au Congo, les collectivités locales travaillent avec des moyens rudimentaires de gestion. C’est pourquoi, la solidarité étatique reste de mise. Autrement dit, la coopération décentralisée restera un luxe. Notre souci est donc, que les choses s’améliorent.
Josiane Mambou Loukoula