Concertations nationales : le Moco plaide pour une participation efficiente de la diaspora

Mardi 3 Septembre 2013 - 19:00

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Tout en soutenant le dialogue entre Congolais, son sempiternel crédo, cette association milite, par ailleurs, pour un gouvernement d’ouverture devant se poser comme une alternative à l’immobilisme décrié du gouvernement actuel. 

La représentation de la diaspora aux concertations nationales préoccupe au plus haut point le Mouvement pour le Congo (Moco) qui plaide pour qu’elle ait un soubassement politique. La diaspora congolaise ayant des revendications éminemment politiques, Tony Bolamba estime que l’occasion est donnée aux Congolais de l’étranger qui s’opposent au gouvernement en place d’exprimer librement leurs préoccupations en vue de cerner les contours de leurs revendications. Pour parvenir à un échange de qualité, le président du Moco plaide pour un choix sélectif des délégués de la diaspora dans les rangs desquels se retrouvent de nombreux opportunistes.

Dans une interview accordée aux Dépêches de Brazzaville, il fustige la tendance à marginaliser certains compatriotes au profit des accointances tribalo ethniques sur fond des intérêts obscurs. « Nous sommes surpris de voir des gens qu’on ne connaît pas venir parler des problèmes de la double nationalité comme si c’est l’unique centre d’intérêt des Congolais de l’étranger », fait-il observer. Pour lui, l’attitude des membres du gouvernement qui passent presqu’incognito lors de leur déplacement en Europe laisse supposer qu’il existe effectivement un problème d’ordre politique entre le gouvernement, la diaspora et le chef de l’État qu’il faudrait absolument résoudre à travers lesdites concertations. « Moi, je ne suis pas un activiste-combattant, mais un politique. Notre association est reconnue en tant que tel en France. Raison pour laquelle on nous associe lorsqu’il s’agit de débattre des questions touchant à la politique de la RDC ».

Pour un gouvernement d’ouverture

 Tout en soutenant le dialogue entre Congolais, son credo de toujours, Tony Bolamba prône un gouvernement d’ouverture devant se poser comme une alternative à l’immobilisme décrié du gouvernement Matata. « Je ne dis pas que l’actuel gouvernement est incapable, mais il brille dans l’inertie. À un moment de la vie, lorsqu’on se sent coincé, il faut savoir faire appel à d’autres compétences pour avancer », martèle Tony Bolamba plus que jamais convaincu de l’intérêt pour le pays d’associer d’autres intelligences eu égard aux enjeux à faire face. Il nuance cependant : « Un gouvernement d’ouverture ne veut pas dire débauchage ». Pour soutenir son argumentaire, le président du Moco évoque le cas de Nicolas Sarkozy qui a fait appel à Bernard Kouchner, un ténor de la gauche, pour en faire son ministre des Affaires étrangères. Mêmement pour Barak Obama dont l’appareil sécuritaire est composé des républicains.      

Sur la même lancée, l’interlocuteur des Dépêches de Brazzaville trouve aberrant de parler d’un gouvernement de transition pendant qu’il existe des institutions qui fonctionnent et une majorité qui dirige. L’on ne peut entrevoir un tel scenario, dit-il, que lorsque les textes de loi qui régissent le pays sont suspendus. « Or, nous ne sommes pas dans ce cas de figure », constate-t-il. De la même manière, un gouvernement d’Union nationale serait, dans son entendement, sans objet pour autant que feu Maréchal Mobutu a déjà travaillé pour asseoir l’unité nationale qui a toujours existé. « Qu’on soit de la gauche ou de la droite, libérale, socialiste ou communiste, notre dénominateur commun demeure la République », soutient Tony Bolamba.

Ayant opté pour l’efficacité dans le silence qui fait partie de ses méthodes d’action, Tony Bolamba est d’avis que son association a sa place dans les concertations nationales à travers l’action de lobbying qu’elle ne cesse d’amorcer à l’extérieur du pays pour obtenir notamment la condamnation de ceux qui attaquent le pays. « Je préfère beaucoup plus me démarquer à travers des actions plutôt que de faire de grands bruits », a-t-il déclaré en substance.

 

 

 

 

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Tony Bolamba, président du Moco