7e sommet de la Cirgl : entretien en aparté entre Joseph Kabila et Paul Kagame

Jeudi 5 Septembre 2013 - 20:45

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Les derniers tirs d’obus tombés de part et d’autre de la frontière entre les deux pays lesquels ont exacerbé la tension entre Kinshasa et Kigali étaient, selon des sources, au menu des discussions entre les deux chefs d’Etat dont la dernière entrevue remonte au sommet du cinquantenaire de l’Union africaine tenu en mai 2013 à Addis-Abeba.  

Les travaux du septième sommet extraordinaire des chefs d’État de la Conférence internationale pour la région des Grands lacs (CIRGL) se sont ouverts ce 5 septembre à Kampala. Les onze chefs d’État de la région se retrouvent ainsi pour la énième fois pour évoquer la crise à l’est de la RDC sur fond d’évaluation de l'Accord-cadre d'Addis-Abeba signé fin février. Cette rencontre promet lorsqu’on considère la disposition d’esprit qui anime les participants obnubilés par le désir de stabiliser la sous-région en proie aux violences armées récurrentes. Les deux chefs d’État concernés au plus haut chef, en l’occurrence, Joseph Kabila et Paul Kagame ont saisi cette opportunité pour se parler de vive voix et tenter dans la mesure du possible de faire taire les divergences qui les opposent.

Des sources sur place indiquent que les présidents rwandais et congolais ont eu un entretien en aparté pendant de longues heures qui avait retardé le début des travaux. Rien n’a filtré de cette rencontre directe, la toute première entre les deux personnalités depuis le sommet du cinquantenaire de l’Union africaine (UA) tenu en mai dernier à Addis-Abeba (Éthiopie). L’on croit savoir que les derniers tirs d’obus tombés de part et d’autre de la frontière entre les deux pays qui ont exacerbé la tension entre Kinshasa et Kigali qui s’entraccusent sur la responsabilité de l’initiative de la reprise des affrontements, ont été au menu de leurs discussions.

À l’instar de ce tête-à-tête, d’autres entretiens bilatéraux ont eu lieu en marge du sommet en début d’après-midi, entre les différents chefs d’État de la région. Paul Kagame s’est par la suite entretenu avec son homologue tanzanien Jakaya Kikwete dont le pays a pris les commandes de la Brigade d’intervention de la Monusco. Une occasion pour les deux personnalités qui se sont échangés récemment des propos très menaçants après que le président tanzanien a été conseillé au Rwanda de négocier avec la rébellion rwandaise des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), de se réconcilier. De son côté, le président Yoweri Museveni, hôte du sommet, a rencontré plusieurs présidents séparément. Toutes ces tractations en liminaire ont sans doute décrispé le climat et déblayé la voie à des discussions sereines en vue d’aboutir à des résolutions susceptibles de contribuer à la restauration de la paix dans la sous-région.   

L’envoyée spéciale de l’ONU pour la région des Grands lacs, Mary Robinson, croit pour sa part à la réussite de ce sommet extraordinaire de Kampala censé mettre en œuvre l’option politique qu’elle pense salutaire pour la région. Pour la population du Kivu cependant, cette réunion de Kampala n’aura de sens que lorsqu’elle va déboucher sur une recommandation claire exigeant, sans ambiguïté aucune, au M23 de déposer les armes.     

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Joseph Kabila/ Photo 2: Paul Kagame