Foresterie : récupération du massif concédé à Eucalyptus Fibre Congo

Samedi 7 Septembre 2013 - 15:15

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Le général de brigade Jean Olessongo-Ondaye, commandant de la zone de défense n° 1,  a eu une séance de travail le 6 septembre à la base navale de Pointe-Noire avec le bureau de l’Association des terriens du Kouilou (ATK) et les membres du bureau des sages et les chefs de quartier à propos de l’opération de récupération du massif forestier concédé à la Société Eucalyptus Fibre du Congo (EFC)

Avant de commencer son adresse, le général Jean Olessongo-Ondaye a reconnu qu’au niveau de la commission qui s’occupe du dossier EFC, il y avait un déficit de communication : «J’ai décidé de ne pas passer à l’exécution sans communiquer. Je suis obligé de communiquer avant d’agir. Je m’appuis sur des documents légaux, à savoir le compte rendu du conseil des ministres du 8 août 2013 qui demandait entre autres la récupération des superficies illégalement occupées, la protection et la surveillance continue de plantations par la force publique, ceci le plus rapidement possible, l’annulation des titres fonciers abusifs sur cet espace, la poursuite devant les tribunaux des personnes ayant vendu le domaine public et les occupants des terrains concédés à Eucalyptus Fibre Congo. Les autres  documents sont le code forestier, le décret 2009-211 du 21 Juillet 2009 portant classement des périmètres de reboisement dans le département du Kouilou, l’instruction particulière du chef d’état-major général des forces armées congolaises en tant que chef du groupe d’anticipation stratégique relative à la restauration de l’autorité de l’État dans le massif forestier concédé à EFC. »

Utilisant une démarche pédagogique visant la persuasion, la disssuasion et la compréhension, le commandant de zone a ajouté : « Je voudrais appeler les sages, les terriens et les chefs de quartier à aider la force publique. Je voulais vous demander de comprendre que l’État existe. Si l’État cesse d’exister, vous aussi vous cessez d’exister. Vous comprendrez qu'en tant qu’officier général, commandant de zone, chef de la force publique dans les départements de Pointe-Noire et du Kouilou, je ne prendrai pas le risque d’engager une opération même si j’ai déjà le top sans avoir de renseignements fiables, les plans réels de qui se passe, sans sensibiliser la population. J’ai été choqué par deux faits : le mépris que certains citoyens montrent face à l’État puisque depuis les dernières réunions avec les membres du gouvernement les lotissements se poursuivent et se sont accélérés malgré les interpellations du gouvernement. La deuxième chose est qu’au moment où nous sommes à l’adoption de la réflexion sur la question, les gens font des barricades, ignorant qu’il n y a pas de barricades qui tiennent contre la force publique et qu’ériger des barricades sur la voie publique est synonyme  de défi contre la force publique. »

L’opération de récupération du massif forestier d’EFC se fera en trois phases

« Je vous dit que l’opération va se dérouler parce que l’État n’est pas mort. Je demande à l’ATK d’aller dire à la population que les barricades n’arrêteront pas l’opération. Je supplie les sages d’entrer en manœuvre pour que l’opération se déroule sans heurts. À côté de cela, je demande aux chefs de quartier qui sont les maillons de l’État, d’aider la force publique à faire que l’opération se déroule sans heurts. Je vais m’appuyer sur les documents légaux au nom de la force publique, au nom du gouvernement, je ferai mon devoir », a dit le général Jean Olessongo-Ondaye.

Il a ensuite précisé les trois étapes de l’opération, à savoir la suspension des opérations actuelles de lotissements, la récupération des zones loties mais non bâties et enfin la récupération des zones loties déjà bâties. Les deux premières opérations sont jumelées et  imminentes. À la troisième phase, qui concerne les maisons bâties et habitées, on va s’asseoir tous. Aussi, il a apporté à l’assistance une importante information pour la ville et le département du Kouilou : « Pointe-Noire et le Kouilou ont le bonheur de recevoir en 2014 la grande manœuvre internationale des armées amies. Pour cela, on va délocaliser une partie de nos casernes avec l’installation de la force publique dans les zones de l’État concédées à EFC. Depuis hier, nous avons commencé à recevoir la délégation de la hiérarchie venue de Brazzaville pour voir comment mener cette délocalisation » a t-il précisé.

Jean-Baptiste Goma-Mavoungou, président du bureau des sages du Kouilou, et Alfred Moe-Zinga, président de l’Association des terriens du Kouilou, ont dans leur intervention dit adhérer à la démarche du général Olesssongo, mais ont souhaité mettre à sa disposition des documents manquants au dossier. Les sages et les terriens seront reçus à cet effet le 9 septembre par le commandant de zone.

L’occupation anarchique du domaine public a déjà entraîné la réduction de la superficie des plantations d’EFC de 50 000 à 40 000 hectares à ce jour, dont 5 000 hectares ont été spoliés rien qu’au premier semestre 2013. Cet état de fait menace la survie de l’entreprise, qui a investi plus de 35 milliards FCFA dans les activités du projet.

Hervé-Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

Photo : Le général de brigade Jean Olessongo-Ondaye. (© DR)