Secteur bancaire : pas de garantie des États-Unis pour les dépôts à l'étranger

Jeudi 12 Septembre 2013 - 17:59

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En cas de faillite de la filiale étrangère d'une banque américaine, les épargnants ne devront plus se tourner vers le pays de l’oncle Sam qui garantissait les dépôts bancaires jusqu’à hauteur de 250000 $, pour exiger des remboursements.

Les dépôts des banques américaines situées en dehors du territoire national ne sont désormais plus assurés. Il s’agit non seulement des dépôts estimés globalement à environ 1000 milliards de dollars, mais aussi des dépôts effectués à l’étranger et payables dans des agences basées sur le sol américain. Cette nouvelle règle est désormais intégrée dans le texte adopté par la Compagnie fédérale d’assurance des dépôts bancaires (FDIC). Dans un document, la FDIC a réaffirmé la nécessité de ne pas faire des États-Unis un garant bancaire universel, en réaction au projet du régulateur financier britannique (PRA) de rendre les dépôts effectués dans les filiales américaines en Grande-Bretagne payables aux États-Unis. Selon elle, ce projet britannique tendait à étendre son champ de couverture et à créer des difficultés opérationnelles si ce genre de dépôts étaient considérés comme assurés.

Les effets de la mesure se feront certainement ressentir à l’étranger, notamment dans les filiales des banques américaines, à l’instar de la City Bank Congo. Citibank  offre des services spécifiques aux entreprises, y compris le financement commercial, de change, les dépôts, gestion de la trésorerie et la banque électronique. Citibank  aide aussi ses clients à gérer leurs finances, augmenter la valeur de leurs investissements et financer leurs projets. Certains analystes ont tout de même relativisé le niveau des dommages, en rappelant que cette filiale travaille tout de même dans un environnement bancaire donné. Quelque part, les mécanismes nationaux existent justement pour prévenir des cas de faillite et éventuellement agir au moment opportun.

Mais les plus sceptiques ont mis en garde contre toute minimisation de la portée du projet américain si rien ne peut encore à ce stade indiquer d’éventuels effets sur la tenue des comptes, les transactions financières de la filiale ou encore le volume de ses ressources extérieures. Par contre, un analyste contacté par la rédaction a tenu à insister sur la notion de confiance qui devrait régner entre l’établissement bancaire et le déposant. « Si cette mesure arrive à effriter cette confiance ou la fragiliser, alors elle aura des répercussions. Les déposants peuvent effectivement avoir des réticences sur la capacité de la banque à pouvoir les rembourser, le cas échéant. Et cette absence de confiance fera mal, très mal », a-t-il soutenu. La question est d'autant plus cruciale que les investissements américains (dans les mines) sont arrivés en troisième position parmi les plus gros enregistrés par l'Anapi en 2012. D'où une inquiétude qui se dessine sur l'impact du projet sur les investissements américains. L'on se rappelle d'ailleurs des conséquences néfastes sur l'économie congolaise, particulièrement kivutienne, de la mesure du gouvernement des États-Unis interdisant aux entreprises américaines d'exporter des produits miniers en provenance de cette partie meutrie de la RDC. 

Laurent Essolomwa