Enjeux politiques : qu'en est-il de l'après consultations présidentielles?

Samedi 20 Juin 2015 - 17:32

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Le peuple congolais attend de Joseph Kabila qu’il donne son point de vue sur les options éventuelles à lever concernant la marche à suivre dans la recherche de solutions aux différents problèmes soulevés par toutes les parties.

Les consultations initiées récemment par le chef de l’État appartiennent déjà au passé. C’est la semaine dernière que Joseph Kabila a bouclé la boucle de la série d’audiences qu’il a accordées aux forces vives de la Nation représentées à divers niveau par leurs délégués respectifs. Toutes les catégories sociales et politiques ont été reçues, soit au Palais de la Nation, soit à la Cité de l’Union africaine. Des chefs religieux aux ambassadeurs et des chefs de missions diplomatiques accrédités en RDC en passant par les députés et sénateurs, les chefs coutumiers, les membres de l’opposition et de la majorité et autres, tous ont devisé avec Joseph Kabila sur les questions brulantes de l’heure. Il ressort des entretiens avec le premier d’entre les Congolais que les points de vue divergents sur certains sujets touchant à la vie nationale.

Difficile donc de rallier ces points de vue gravitant notamment autour des matières touchant au calendrier électoral, à la sécurisation des élections et à leur financement, à l’enrôlement de nouveaux majeurs et tant d’autres. Il s’impose donc la nécessité de forcer un consensus national sur ces matières dans une perspective d’apaisement social afin de garantir plein succès au dialogue qui pointe à l’horizon. Les Congolais sont donc astreints à parler un même langage en mettant de côté ce qui les sépare pour espérer une alternance démocratique sans anicroche. Déjà des rumeurs persistantes circulent sur la convocation d’une réunion interinstitutionnelle chargée d’aplanir toutes les divergences apparues au cours des consultations menées par Joseph Kabila. À l’heure où les consultations présidentielles se poursuivent en provinces sous la houlette des gouverneurs, il y a lieu d’indiquer que la moisson n’aura vraiment pas été à la hauteur des espérances.

L’absence des partis significatives de l‘opposition tels que l’UDPS, l’UNC et l‘Ecidé à ces consultations en relativise la portée. Une façon de dire que l’inclusivité tant recherchée s’est avérée finalement une pilule amère à avaler. Nonobstant les chassés-croisés observés dans les quartiers généraux de ces partis politiques investis, pour le besoin de la cause, par les émissaires de Joseph Kabila, l’UDPS et compagnie se sont montrés intransigeants. Le seul dialogue dont ils se disent prêts à participer sera celui qui sera organisé dans l’esprit de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et sous une médiation internationale. Une revendication qui tarde à rencontrer l’assentiment du cercle présidentiel qui évoque toujours des principes de souveraineté pour rejeter cette requête de l’opposition.

 En se contentant du menu fretin dans cette opposition écartelée dans son approche par rapport au dialogue, Joseph Kabila aura pris l’option d’évoluer finalement sans le front de refus incarné le trio UDPS-UNC-MLC. À présent que les consultations sont arrivées à terme, en attendant bien sûr la dernière étape orchestrée par les gouverneurs des provinces, que va-t-il se passer ? Quelle sera la prochaine étape ?  Les regards sont donc tournés vers Joseph Kabila, initiateur desdites consultations, qui doit s’adresser à la Nation pour tirer la conclusion quant à sa démarche après avoir écouté les uns et les autres. Le peuple congolais attend qu’il donne son point de vue sur les options éventuelles à lever concernant la marche à suivre dans la recherche des solutions aux différents problèmes soulevés par toutes les parties. Il paraît que ce n’est plus qu’une question des jours.  

Alain Diasso

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