Assemblée nationale : l’opposition boude la session extraordinaire convoquée en juillet

Lundi 22 Juin 2015 - 17:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les leaders de l’opposition demandent aux groupes parlementaires de leur obédience de s’abstenir de participer à cette session qui, d’après eux, ne répond ni à la Constitution ni à leurs règlements intérieurs et encore moins à un quelconque intérêt du peuple congolais.

Annoncée pour le 1er juillet, la session extraordinaire du Parlement est déjà mal partie. Elle risque de se tenir sans l’opposition parlementaire qui vient de déclarer ouvertement sa non-participation. Rien donc n’a fondamentalement changé dans le chef  des leaders de l’opposition qui continuent d’évoluer en dehors des arcanes parlementaires dénonçant, au passage, la dictature de la majorité sur fond d’absence de débat démocratique. C’est dire que le projet de loi portant répartition des sièges par circonscription électorale pour les élections municipales et locales est en passe d’être examiné, au cours de ladite session, sans les Forces politiques et sociales réunies au sein de la «Dynamique pour l’unité d’action de l’opposition».

Cette méga plate-forme politique composée des principaux partis politiques de l’opposition dont l’UNC, le MLC, le MPCR, le Cder, l’Envol, les FAC, l’Ecidé, l’ATD et le groupe parlementaire UDPS et alliés n’entend pas fléchir par rapport à cette prise de position annoncée officiellement le dimanche 21 juin à la paroisse Notre Dame de Fatima. Pour cette frange de l‘opposition, il s’agit là d’une mascarade de session qui ne répond ni à la constitution, ni au règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Vital Kamerhe et ses pairs de l’opposition ne voient, en effet, aucune opportunité d’y siéger pour d’examiner une loi déjà recalée par la chambre basse du Parlement pour « incohérences et fausses statistiques ». Bien plus, ils estiment que les élections locales pour lesquelles on tient à convoquer cette session extraordinaire sont censées être postposées conformément aux exigences légales et constitutionnelles. Celles-ci veulent, en effet, que non seulement les nouveaux majeurs soient enrôlés, mais que l’on puisse clarifier la cartographie des entités à la base qui ont été créées en désordre.

Pour Jean Claude Vuemba, José Makila, Delly Sessanga, Jean Lucien Busa et autres leaders qui incarnent l’opposition radicale, Joseph Kabila chercherait à orchestrer, à travers cette session, son plan de « glissement » dans le but inavoué de demeurer éternellement au pouvoir en violation flagrante de la Constitution dont il est censé être le gardien. L’objectif du camp présidentiel, pensent-ils,  « n’est nullement l’examen de la loi en soi mais expressément gonfler inutilement le calendrier électoral devenu obsolète en ce qui concerne les élections locales afin de justifier le fameux glissement ».  

D’où leur obstination à voir s’appliquer dans l’urgence leur exigence de réanimation de la commission tripartite annoncée le 25 mai pour examiner les questions soulevées dans leur mémo du 27 avril dernier. A tout prendre, la prochaine session extraordinaire du parlement risque, dans ce cas de figure, d’être une affaire des seuls membres de la majorité.  

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des opposants au sortir d'une reunion à Kinshasa

Notification: 

Non