Journée mondiale de l’alimentation : 842 millions de personnes souffrent de la faim selon la FAO

Mercredi 16 Octobre 2013 - 14:17

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

En cette journée du 16 octobre, date anniversaire de sa création, l’Organisation des Nations unies a voulu insister sur l’importance de la nutrition et des systèmes de production durables pour la santé des populations

« Des modèles non viables de développement dégradent l’environnement naturel, menaçant les écosystèmes et la biodiversité indispensables à nos approvisionnements futurs en nourriture », note l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) dans un communiqué.

« Car si les efforts conjugués des États et des agences de l’ONU ont permis de réduire de façon spectaculaire le nombre de personnes souffrant de la faim (plus d’un milliard en 2009), la part des “mal nourris” atteint encore 2 milliards d’humains, qui souffrent d’une ou plusieurs carences en micronutriments (vitamines et autres) », continue-t-elle.

Selon la FAO, la malnutrition concerne 26% des enfants qui présentent un retard de croissance et 1,4 milliard d’humains en excès pondéral, dont 500 millions d’obèses.

Le Programme alimentaire mondial (PAM), qui fournit une aide d’urgence à quatre-vingts pays, parle du renforcement rapide du nombre de mères et d’enfant recevant des produits nutritionnels spécialisés, et demande de « se focaliser sur les mille premiers jours de vie », de la conception à l’âge de deux ans.

« Si la communauté internationale investissait 1,2 milliard de dollars par an sur cinq ans pour réduire les carences en micronutriments, la baisse de la mortalité infantile et l’impact positif sur les futurs revenus pourraient atteindre 15,3 milliards de dollars », indique le PAM.

Toujours à l’occasion de cette journée, Action contre la faim (ACF) a publié un rapport intitulé « Semer les graines d’une bonne nutrition ». Le texte est basé sur trois études de cas réalisées au Burkina Faso, au Kenya et au Pérou. Il se concentre sur la manière dont les politiques agricoles contribuent à la lutte contre la sous-nutrition et intègre les questions nutritionnelles. Ce rapport vise à analyser les contraintes empêchant l'agriculture de contribuer davantage à la lutte contre la sous-nutrition et les exemples de bonnes pratiques ayant permis de les lever.

S’agissant de la République centrafricaine, ACF évoque une situation alimentaire déplorable par la voix de son directeur régional, Alain Coutant : « Nous recensons deux fois plus d’admissions dans nos centres nutritionnels en 2013. »

Un constat partagé par Bérangère Tripon de l’ONG Solidarités International. Elle observe « un élargissement des populations touchées par la précarité alimentaire dans un contexte de mauvaise récolte et de pillage des semences. Les réserves alimentaires des populations sont réduites à un mois. En cas de pénurie, elles mangent les semences telles quelles. »

Monseigneur Nzapalainga, l’archevêque de Bangui, qui rentre d’une tournée à l’intérieur du pays, redoute une catastrophe car les paysans n’ont pas semé leurs champs par peur de se faire agresser.

Yvette Reine Nzaba