Interview : Benedicte Lievremont: « On est en train de mettre en place des stratégies pour pouvoir toucher plus de femmes »

Vendredi 27 Novembre 2015 - 14:59

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Responsable des programmes « Congo entreprises développement», qui est un projet d’appui aux Très petites et grandes entreprises(Tpge), une ONG française présente au Congo depuis 2012 sous le sigle IECD qui signifie Institut Européen de Coopération et de Développement, Bénédicte Lievremont nous raconte sa collaboration avec Femme Modèle de Mili Mildred Moukenga.

Les Dépêches de Brazzaville : Quand est- ce que ces formations ont débuté ?

Benedicte Lievremont : A Pointe Noire on a démarré début 2014, et ici à Brazzaville, cela fait trois à quatre mois qu’on a débuté les formations. Et à ce jour, nous sommes à notre deuxième promotion de base en gestion pour les Très petites entreprises.

L.D.B : A qui est destinée cette formation ?

B.L : Les femmes et hommes entrepreneurs qui détiennent une petite activité, un petit commerce, des artisans, bref tout secteur d’activité confondue. En fait notre critère de base c’est avoir un business, être actif et donc il n’ y a pas de niveau scolaire requis, c’est une formation qui s’adresse à tous, elle est très pratique. Il y a aussi beaucoup de partage d’expérience car elle vise à accompagner  les participants dans une meilleure gestion de leurs entreprises dans les domaines de finances, du marketing, comment tenir la caisse, fidéliser le client, les risques qui pèsent sur l’activité notamment les impôts et la fiscalité…

 L.D.B : Comment se déroule cette formation ?

B.L : Il y a trois jours de cours et la formation dure cinq semaines. Le lundi, mercredi et jeudi en soirée, de 17h à 19h. Car le but n’est pas de leur priver de leurs activités. Et la particularité de cette formation et ce qui fait à mon avis sa valeur ajoutée, au delà des séances en salle, le formateur se déplace sur le terrain (dans chacune des structures ou ateliers) pour travailler avec chacun des entrepreneurs, à appliquer et éclaircir les points si besoin. C’est vraiment ce qui joue un grand rôle dans le changement des comportements des entrepreneurs parce qu’ils arrivent à mettre en pratique ce qu’ils ont vu en salle. Et cet accompagnement se fait après la formation, c’est à dire qu’une fois la formation terminée, on continue d’accompagner les entrepreneurs,  six mois et parfois même jusqu’à un an. Le formateur continue à venir rendre des visites pour conseiller, appuyer, mais aussi pour mieux mesurer l’impact  qu’a eu la formation dans l’activité de chacune et de chacun.

L.D.B : Est- ce que les femmes sont présentes à ces formations?

B.L : Il y a une grande majorité d’hommes, c’est clair. Quand on regarde sur Brazzaville et Pointe Noire on a environ 30% de femmes seulement sur la totalité des effectifs.  C’est vrai que parfois il y a une réelle réticence des femmes, parce que d’une part, certaines doivent d’abord obtenir l’autorisation du mari, d’autres l’horaire ne les conviennent pas, du fait qu’elles ont des taches ménagères, la famille à s’occuper. Donc on est en train de réfléchir comment faire des horaires aménagés. C’est d’ailleurs le souhait  de notre principal soutien, l’Union européenne (qui finance ce projet à hauteur de 70%), qui attend de nous que nous mettons un accent sur les femmes, et c’est une vraie volonté de notre part. Nous sommes en train de mettre en place des stratégies pour pouvoir les toucher, ce qui marche le mieux c’est le bouche à oreille, quand ce sont les femmes qui sont déjà passées par ici qui expliquent aux autres, celles-ci sont plus intéressées et viennent plus facilement..

L.D.B : Est-ce que cette formation est sanctionnée par un diplôme ?

B. L : Nous ne remettons pas de diplôme mais un certificat (qui n’est pas encore reconnu par l’Etat puisqu’on n’a pas encore initié de démarches dans ce sens , c’est un diplôme qui a la valeur de notre ONG, de nos partenaires : Union Européenne, Bolloré Africa logistique) qui atteste que telle personne a suivi telle formation.

 

 

Propos recueillis par Berna Marty

Légendes et crédits photo : 

Mildred Moukenga et Benedicte Lievremont

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