L'association Battle Afro présente la danse africaine et son influence dans le monde

Samedi 9 Novembre 2013 - 8:29

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L’équipe des Dépêches de Brazzaville a reçu le président de l'association Battle Afro, Cédric Sitha-Depaget. Le Congolais, qui se définit comme un passionné de danse, est le maître d’œuvre de l’organisation de la cinquième édition du Battle Afro qui s’est tenue le 27 octobre à La Cigale. L’événement entendait promouvoir la richesse culturelle africaine. Cette association se veut être un cadre de réussite des jeunes pour les pousser à l’excellence et leur donner une bonne estime de soi

Les Dépêches de Brazzaville : Quel bilan faites-vous de vos cinq ans d’existence ?
Cédric Sitha-Depaget : Malgré ses cinq ans d’existence, le projet est encore un bébé, mais qui s’inscrit dans la progression. La première édition avait réuni 400 personnes, la cinquième a rassemblé près de 1 500 personnes. Il s’agit là d’une adhésion progressive, d’un engouement du public à ce projet. Le bilan est positif, car il rare d’avoir un événement afro-caribéen qui perdure. La danse africaine semble être mal connue du public et peu médiatisée à travers le monde. Souvent, nous notons le décalage entre l’image projetée et le travail fourni par les jeunes. Cette danse est perçue comme une danse festive fondée sur la distraction. Pour écarter cette image, il convient de montrer du professionnalisme et de la rigueur. C’est l’approche qui a été entreprise pour le hip-hop, lui aussi mal perçu au départ. Notre objectif consiste à faire découvrir la richesse de la danse grâce à des explications du contexte d’évolution des danses présentées sur scène. Les différentes variantes de danses, comme le ndombolo, le coupé-décalé, le kuduro, le mbalax, l’azonto, etc. sont fondées sur des mouvements influençant les autres danses. Ensuite, le projet Battle Afro permet d’expliquer à ceux qui pratiquent ces danses qu’ils peuvent s’intégrer grâce à la danse : c’est un métier. Ainsi, en cinq ans, certains jeunes qui étaient dans le groupe sont devenus aujourd’hui des professeurs de danse, donc ils vivent de leur passion. Certains  jeunes artistes ayant intégré l’organisation apprennent les métiers du spectacle vivant. D’autres jeunes impliqués dans le projet ont gagné en confiance, en compétences et ont créé leur propre structure, d’autres ont été embauchés par certains de nos partenaires, ou bien ont été promus à des postes d’encadrement dans leurs entreprises. En revanche, le suivi des artistes après l’événement semble encore difficile à surmonter. Et le soutien des médias est très irrégulier.

LDB : Quelles sont les perspectives de l’association ?
CSD : Nous envisageons d’organiser la septième édition en Afrique.  Quatre pays sont en lice : le Congo-Brazzaville, la Côte d’Ivoire, le Gabon et le Cameroun. Pour ce faire, nous sommes en train de négocier des partenariats avec des compagnies aériennes comme ECAir Congo, Air Caraïbe, etc. dans le but de déplacer des artistes. Pour les prochaines éditions, les castings se feront également en Afrique, à Bruxelles et à Londres. Battle Afro veut se positionner au niveau international.

LDB : Comment financez-vous l’organisation ? Quels vos soutiens : sponsors, fondations ?
CSD : Le projet est financé à hauteur de 80% par des membres de l’association, parmi lesquels des salariés, des étudiants plein d’énergie pour la réussite du projet. Nous recevons également des dons. Nous avons évité de solliciter des financements publics jusqu’à présent pour marquer notre indépendance. En revanche, des partenaires privés nous aident pour la logistique, la visibilité et le transport des artistes. Nous avons également une ambition de trouver des partenaires africains souhaitant avoir une visibilité en France. Par contre, le sponsoring financier au niveau francophone où tout se passe par le réseau est difficile.

Propos recueillis par Richard Ballet