Samusocial : lancement d'un projet pour la prise en charge médical et psychologique des enfants et jeunes de la rue

Lundi 11 Avril 2016 - 17:45

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Intitulé Action concertée pour l’accessibilité des enfants et jeunes de la rue de Pointe-Noire à des services sanitaires et psychosociaux de qualité, ce projet vise à renforcer la synergie entre acteurs publics et privés et favoriser l’insertion desdits jeunes dans un cycle de formation afin de déboucher sur un emploi. Il a démarré le 1er janvier dans la ville océane, a indiqué Marion Filliol, coordonnatrice du projet, au cours d’un entretien avec les Dépêches de Brazzaville.

Créée en 2006 dans la capitale économique d’une volonté de la mairie de Pointe-Noire en collaboration avec le Samusocial international basé à Paris, dans le but  d’assurer la prise en charge médicale, psychologique et sociale des enfants et  jeunes de la rue de ladite ville, l’association s’est étendue en 2009 avec la création d’un centre d’hébergement d’urgence de soins infirmiers et psychologiques pour mettre à l’abri ceux qui sont dans une situation d’urgence. Cette année le Samusocial Pointe-Noire a lancé le 1er janvier un nouveau projet notamment pour accompagner ces jeunes vers l’insertion professionnelle.

En effet, ayant constaté que ces enfants, qui sont dans la rue depuis plusieurs années deviennent  des jeunes adultes de plus de 18 ans et sortent du cadre de protection de l’enfant, n’ont donc plus de structures d’accompagnement adaptées à leur insertion dans la vie économique, la coordonnatrice du projet a affirmé que cela devient un nouvel enjeu.

C’est pourquoi, soucieux de leur avenir et grâce à un financement de l’Union européenne, le Samusocial a lancé ce nouveau projet. «Ce projet vient d’être lancé pour répondre aux problématiques des enfants et jeunes. Il est financé par l’Union européenne pour une durée de trois ans, du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2019 . Il vise d’abord à renforcer la concertation entre les acteurs privés et publics, entre la société civile et les autorités locales mais également avec le tissu industriel de Pointe-Noire pour donner accès aux services médicaux et psychologiques aux enfants et jeunes de la rue », a indiqué Marion Filliol.

Une composante du projet visera, a-t-elle expliqué, à créer une plate-forme publique /privée avec les autorités locales et avec la société civile pour trouver des solutions d’insertion professionnelle. Cela passera par la remise à niveau scolaire de ces enfants puis leur insertion dans un cycle de formation de leur choix qui pourra déboucher sur un emploi à Pointe-Noire. « Nous avons entamé depuis plusieurs années le dialogue avec les différentes directions départementales, parmi lesquelles celles des affaires sociales, des droits de l’homme, de l’action humanitaire et récemment  avec celle de l’enseignement technique, professionnel et de la formation  qualifiante et l’emploi ainsi qu’avec certaines associations réunies dans le cadre du RIPER. Notre partenaire dans le cadre de ce projet est l’association des salisiens de Don Bosco à travers son centre de formation aux métiers techniques et son centre d’accueil de jour voué à être agrandi pour pouvoir accueillir les enfants et les jeunes de 16 à 24 ans et leur permettre d’avoir l’accès aux services de base liés à l’hygiène et la nourriture, l’alphabétisation ainsi qu’un appui personnalisé en termes d’accompagnement socioprofessionnel», a-t-elle poursuivi.

D’après elle, ce centre d’accueil de jour est un endroit où les enfants viendront pour être orientés professionnellement et  constituera une étape-clé permettant  également aux travailleurs sociaux de discuter avec les enfants et construire avec eux leur projet de stabilisation. Étant une activité nouvelle, il est probable que seul un petit nombre de jeunes sera pris en charge. « Pour l’heure, nous n’avions pas d’objectifs chiffrés.  Le projet va concerner certainement un petit nombre de jeunes de la rue ayant montré une  volonté  forte d’intégrer une formation professionnelle. Ce projet pilote amènera ensuite à se développer dans les années à venir », a ajouté Marion Filliol qui entamera d’ici peu les pourparlers avec des acteurs institutionnels avant de proposer les solutions aux jeunes. Pour mener à bien le projet, la coordonnatrice a lancé un appel aux autorités locales afin de favoriser la concertation publique/privée et de faire avancer le projet.

Charlem Léa Legnoki

Légendes et crédits photo : 

Marion Filliol, coordonnatrice du projet "Adiac"

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