Vie des partis : le complot contre le Palu démystifié

Mardi 19 Novembre 2013 - 19:00

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La crise actuelle profiterait à certains cadres de la Majorité présidentielle (MP) originaires du Bandundu et à des militants ambitieux en mal de confiance.   

Le leadership de la province du Bandundu et la guerre de succession au Parti lumumbiste unifié (Palu) justifieraient bien le remous constaté depuis le début du mois de novembre au siège du parti cher à Antoine Gizenga.  Certains cadres de la Majorité présidentielle (MP) originaires de la province et gênés par la position privilégiée du Palu au sein de cette plate-forme politique y trouveraient l’occasion de lui faire une mauvaise publicité fortement marquée d’une connotation tribale. Simple coïncidence ou actes prémédités, ces incidents se produisent à la veille de la mise en place du gouvernement de cohésion nationale.

Des cadres du Palu ayant requis l’anonymat ont récemment réagi aux critiques contre le changement qui serait intervenu à la permanence du parti au cours du mois de novembre et des événements qui se sont succédé depuis l’annonce de la « décision ». Sans pour autant s’atteler sur la question de l’authenticité du document, ils ont tenu à dissiper le malentendu entretenu autour de la tribalisation de leur formation politique. À cet effet, ces cadres ont précisé que la nomination d’un Pende comme secrétaire permanent du Palu n’est pas une première et n’a jamais suscité des débats ni en interne ni en externe. C’est le cas notamment de Mahele.

Provinces bénéficiaires…

Par ailleurs, l’on note que des personnalités d’autres provinces ont également occupé le poste stratégique de secrétaire permanent. Dovel Mpango et Sylvain Ngabu respectivement originaires de la province du Kasaï Oriental et de la Province Orientale y ont également fait leurs preuves. Pour le reste du Bandundu, Godefroid Mayobo et Laure-Marie Kawanda se sont succédé à la tête de l’exécutif du parti, chacun y apportant à un moment précis de l’histoire, expérience et expertise. S’il faille vraiment parler de tribalisme, l’on peut alors en conclure que le Bandundu s’est taillé la part belle de la gestion du Palu. Mais au-delà de toutes ces considérations, il sied de retenir que trois provinces (Kasaï Orientale, Province Orientale et Bandundu) ont dirigé le parti cher à Gizenga au poste de secrétaire permanent.

En outre, a-t-on assuré, le quota du parti dans les institutions notamment le gouvernement n’ont jamais bénéficié aux seuls Pende depuis Gizenga 1. Au contraire, les postes de commandement ont été attribués à d’autres provinces, sinon à d’autres tribus.  C’est au nom du respect des principes de la représentativité et dans le souci d’équité que le ministère du Budget a été successivement géré par Adolphe Muzito (Bandundu), Michel Lokola (Kasai Oriental), Jean-Baptiste Ntahwa (Sud Kivu) et actuellement Mukoko Samba (Bas-Congo). Le ministère des Mines est resté l’exclusivité du Katanga (Kabwelulu), les Transports ont été confiés deux fois successives à des personnalités du Bandundu non Pende. Que dire des entreprises et autres postes importants.

Ambitions politiques…

Cet argumentaire a permis aux cadres du Palu d’en conclure qu’il s’agit simplement d’une cabale politique montée de toute pièce pour déstabiliser leur formation à la veille des enjeux importants. En interne, ont-ils ajouté, cela résulte des ambitions de certains leaders en mal de positionnement dont la succession de Gizenga est le rêve quotidien.  Les enjeux électoraux de 2016 attisent davantage leur envie de s’assurer cette succession. En externe, le contrôle du Bandundu est l’enjeu de taille pour les autres formations politiques. La chute du Palu ouvrirait alors une brèche à tout autre prétendant sachant que la province pourrait de nouveau jouer un rôle important lors des prochaines élections.

Pour ces cadres, le vrai débat aurait été celui de la confirmation de l’authenticité de la décision du patriarche Gizenga comme exigé par certains militants du Palu et non celui du tribalisme mis en exergue dans certains médias pour des raisons inavouées. Ils ont tenu à garantir le caractère national de leur formation politique et le respect de la représentativité qui a toujours guidé le secrétaire général. Cette représentativité, ont-ils conclu, doit également tenir compte des Pende qui sont également membres du parti.

Ils en appellent à la vigilance de leur base pour faire bloc contre toutes les velléités manifestées ces derniers jours. Ils s’en tiennent à la sagesse du secrétaire général du parti pour remobiliser les militants et dissiper tout malentendu. Ils invitent les uns et les autres à transcender leurs différends pour ne privilégier que l’unité et la discipline qui ont conféré au Palu sa renommée à travers le monde.

Le Parti lumumbiste unifié a toujours été un partenaire de choix pour la Majorité présidentielle grace à son assise au Bandundu.

Jeannot Kayuba

Légendes et crédits photo : 

Antoine Gizenga, secrétaire général du Palu