Centrafrique : des dizaines de milliers de personnes vivent encore en brousse

Lundi 25 Novembre 2013 - 19:00

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Le chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en RCA, Georgios Georgantas, a affirmé le 25 novembre, qu'en raison de l’insécurité qui règne dans ce pays, ces populations n’osent pas quitter la brousse, ce qui les rend vulnérables au paludisme et aux maladies causées par la consommation d’eau non potable

« Même si les autorités de la RCA et la communauté internationale travaillent à renforcer la présence des forces de sécurité en province, des dizaines de milliers de personnes sont contraintes, à cause de l’insécurité, de se réfugier dans la brousse, où elles vivent dans des conditions de vie et d’hygiène déplorables. Les autorités ont la responsabilité de rétablir l’ordre public, ce qui devrait favoriser la reprise des activités des services publics, notamment l’accès aux soins, et améliorer les conditions de vie », a expliqué Georgios Georgantas.

Le responsable du CICR a noté que la situation était « extrêmement préoccupante » en Centrafrique. « La population réfugiée dans la brousse est souvent obligée de boire une eau de mauvaise qualité ou contaminée. Trouver de quoi manger est aussi problématique pour beaucoup. Ces conditions de vie rendent les déplacés, notamment les enfants en bas âge et les femmes enceintes, extrêmement vulnérables aux maladies », a-t-il souligné. Georgios Georgantas a par ailleurs relevé que l’accès aux soins de santé était inexistant sur une grande partie du territoire.

Le CICR a ouvert deux cliniques mobiles pour venir en aide aux personnes qui vivent autour de Kaga Bandoro, situé au centre du pays. Près de 5.000 personnes, dont 390 femmes enceintes et près de 1.000 enfants de moins de 5 ans atteints de paludisme, y ont été examinées.

Le responsable des programmes de santé du CICR, le docteur Bonaventure Bazirutwabo, a indiqué qu’outre le paludisme, les nombreuses personnes qui sont dans la brousse souffrent d’autres maladies. « Les personnes que nous soignons, a-t-il ajouté, souffrent principalement de paludisme, de maladies respiratoires causées par des nuits froides et de diarrhées provoquées par de l’eau non potable. Au-delà de cet appui direct aux populations, en partenariat avec la Croix-Rouge centrafricaine, nous sensibilisons tous les hommes armés à ne pas prendre pour cible les installations sanitaires et le personnel médical », a-t-il précisé. L’insécurité est tout aussi préoccupante, a souligné le chef de la délégation du CICR. « Elle empêche les petits commerçants d’écouler les produits alimentaires, dont les prix s’effondrent, et d’obtenir en échange des biens de première nécessité, tels que sucre, sel ou savon, dont les prix s’envolent », a-t-il conclu.

 

 

 

Nestor N'Gampoula