France : « il faut conclure Kampala »

Jeudi 28 Novembre 2013 - 18:01

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La ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères chargée de la Francophonie, Yamina Benguigui, a soutenu que la victoire congolaise contre le M23 était "vitale", et que son pays, la France, continuera à soutenir le Congo dans la prochaine étape cruciale en rapport au désarmement des rebelles.

Au cours des entretiens avec le premier ministre, Augustin Matata, et le ministre des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, elle a affirmé que son pays attachait la plus grande importance aux poursuites judiciaires à l’encontre des responsables des violations graves des droits de l’homme. Il faut les juger et les punir, a-t-elle déclaré. "À ce stade, on ne parle pas d’accord mais des pourparlers. Il faudrait conclure les pourparlers". Elle a salué "le rôle remarquable" de la RDC dans l’application de l’accord-cadre traitant de la sécurité et de la paix dans la région des Grands Lacs. Sur un plan interne, elle n’a pas manqué de soutenir le dialogue, à travers les concertations nationales initiées par les autorités politiques. Une fois encore, elle a redit tout l’appui de la France, et sa "constance intransigeante" quant au respect de l’intégrité territoriale du Congo. Sur ce point, elle a félicité l’Envoyée spéciale du Secrétaire général de l’Onu pour la région des Grands Lacs, Mary Robinson, pour l’action décisive de la Monusco quant au niveau militaire que politique, en présence de nombreux ambassadeurs impliqués dans le travail de stabilisation de la région.

Envoi des troupes françaises en Centrafrique

La France s’intéresse aussi à l’évolution de la situation au nord de la RDC, plus précisément en République centrafricaine en proie à des violences qui ont connu une accélération ces derniers mois. D’ailleurs, Kinshasa est invité à participer à une réunion sur la situation de la Centrafrique qui se tiendra le 7 décembre, en marge du sommet de l’Élysée sur la sécurité et paix. "Le président François Hollande a décidé d’envoyer des troupes. La situation est dramatique. Il y a des graves conséquences humanitaires sur les enfants et les bébés mais aussi des viols, la famine. Aujourd’hui, il est important pour le président Hollande de réunir, à son initiative, plusieurs chefs d’État dont le président Kabila ". Elle a poursuivi en expliquant que la France ne pouvait pas rester indifférente. Son pays,a-t-elle renchéri, a alarmé ces derniers mois plusieurs autres États. "La Centrafrique vit des heures terribles ; les choses se sont accélérées depuis six mois".

Des accords signés

Au cours de la journée du jeudi, elle a aussi signé deux accords, dont un majeur pour les deux pays dans le secteur aérien. Jusque-là, les relations dans ce secteur étaient régies par un accord qui datait de 1964. " Cet accord porte sur les différentes lignes aériennes entre la France et la RDC. Il s’agit d’élargir les destinations entre nos deux pays ". Avec le ministre de l’EPSP, l’accord a visé l’amélioration de la formation des enseignants en français, et la mise à disposition d’outils numériques pour les enseignants et leurs élèves dans cinq écoles pilotes à Kinshasa.

Un grand forum en mars 2014

La visite de Yamina Benguigui a permis aussi de faire le point avec les autorités congolaises sur le deuxième forum mondial des femmes francophones prévu pour les 7 et 8 mars à Kinshasa, à l’invitation de la RDC qui assure la présidence de la francophonie jusqu’au sommet de Dakar en novembre 2014. "Ce forum aura pour sujet les femmes actrices du développement, et traitera du thème de la participation des femmes à la stabilisation, de l’éducation des filles et de l’autonomisation économique des femmes". L’année dernière, on a compté 780 participants. "Je crois qu’elles ont déjà répondu oui pour cette année".

Laurent Essolomwa