Gabon : Manuel Valls demande le « décompte » des voix

Mardi 6 Septembre 2016 - 14:30

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Le Premier ministre français, Manuel Valls, est favorable à un nouveau décompte des résultats au Gabon, après la proclamation et les troubles postélectoraux au Gabon. Il rejoint la proposition de l’Union européenne et des Nations unies pour mettre fin à la crise. La veille, le garde des Sceaux Séraphin Moundounga, a démissionné de son poste.

Face à la situation de crise postélectorale au Gabon, le Premier ministre français, Manuel Valls, a suggéré au président Ali Bongo, un nouveau « décompte » des voix que la « sagesse commanderait », rejoignant ainsi la proposition de l’Union européenne, des Nations unies, des Etats-Unis et du Canada.

Il appelle à « un processus électoral clair. Nous avons déjà  eu cette expression, il y a contestations et doutes. Les observateurs européens sur place ont émis des critiques sur la base de faits objectifs. La sagesse commanderait de faire un nouveau décompte des résultats », a affirmé Manuel Valls.

Soulignant cependant, que pour l’heure, la priorité de la France revient à la sécurité de  ses 15 000 compatriotes vivant au Gabon. Il a par ailleurs demandé aux autorités gabonaises que « tout soit fait » pour retrouver « une quinzaine de ressortissants français, dont Paris est sans nouvelles ».  

« Nous  sommes, c’est vrai, sans nouvelles de plusieurs de nos ressortissants, souvent binationaux franco-gabonais, une quinzaine sans doute de personnes. Nous demandons aux autorités gabonaises que tout soit fait pour les retrouver, c’est une exigence de notre part et nous espérons avoir le plus vite possible des informations les concernant », a intimé le Premier ministre.

Hier, le Quai d’Orsay s’inquiétait déjà du manque de nouvelles d’une dizaine de Français. A cet égard, le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault avait, dans un communiqué, exprimé sa vive préoccupation et demandé à « pouvoir exercer la protection consulaire telle que prévue par la Convention de Vienne ». Des familles gabonaises sont  aussi à la recherche de leurs proches toujours introuvables, après de milliers d’arrestations.  

Seulement quelques jours après l’élection d’Ali Bongo, c’est son ministre de la Justice, Séraphin Moundounga, qui vient de  décider de quitter son poste. Cette défection d’un poids lourd du gouvernement inquiète le camp du nouvel élu.  Séraphin Moungounga justifie sa démission des fonctions gouvernementales et du Parti démocratique gabonais (Pdg) par « le refus du président Ali Bongo d’accepter le recomptage des voix bureau par bureau, dans des zones soupçonnées de fraudes massives, et pas des morts [qu’il] ne voudrait pas cautionner ». C’est la première défection de haut niveau depuis le début des troubles postélectoraux.

Du côté de l’opposition, Jean Ping et les autres membres auraient retrouvé leur liberté de mouvement. Pour lui, l’apaisement ne peut survenir que « si la vérité des urnes est rétablie et respectée sur la base du comptage des voix bureau de vote par bureau de vote ».

Une hypothèse exclue par le gouvernement gabonais, qui rappelle que cela n’est pas prévu par la loi électorale. Le dircom de Jean Ping, Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, n’est pas de cet avis. Il parle plutôt de « silence juridique », assurant que cela est possible « sans violer la loi ».

Jean Ping demande aussi la reprise des travaux de la Commission électorale, la Cénap, en vue de l’examen des procès-verbaux du Haut-Ogooué où Ali Bongo a gagné avec plus de 90% de voix. En revanche, l’opposition exclut tout recours devant la Cour constitutionnelle,  qui  ferait « preuve de partialité », selon elle.

Ces différents arguments maintiennent le statu quo. A Paris, un millier de Gabonais ont défilé  pour réclamer  la « reconnaissance de l’élection démocratique » de Jean Ping. Jean-Luc Mélenchon, de la gauche radicale, faisait partie des manifestants.

Noël Ndong

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