Santé : le Dr Benjamin Tatete promeut la radiofréquence dans le traitement des ulcères veineux

Mardi 15 Novembre 2016 - 18:03

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Pour ce médecin spécialiste en chirurgie vasculaire de l’hôpital de Nivelles au Sud de Bruxelles en Belgique, ces nouvelles approches thérapeutiques présentent beaucoup d’avantages mais peu d’inconvénients par rapport à une chirurgie classique.

Intervenant, le 15 novembre, au cours du cinquième congrès international de l’Association des anciens de la faculté de médecine de l’Université de Kinshasa (Afmed-Unikin), tenue du 14 au 16 novembre au Fleuve Congo Hôtel à Kinshasa, le Dr Benjamin Tatete a vulgariser la radiofréquence dans le traitement de l’insuffisance veineuse chronique des membres inférieurs, y compris dans l’ulcère veineux.

Expliquant à la presse le but de son intervention devant la corporation médicale réunie dans la salle de conférence, le spécialiste en chirurgie vasculaire a noté que son exposé avait tourné autour du traitement des ulcères veineux, c’est-à-dire des plaies chroniques que l’on retrouve au niveau des jambes. Quand on dit chroniques, a-t-il expliqué, il s’agit des plaies qui ne guérissent pas vite. « Aujourd’hui, quand on se blesse, c’est des petits pansements et quelques jours, il y a une croute qui se forme et la plaie cicatrise. Mais il arrive pour certains malades des plaies souvent au niveau des membres inférieurs qui restent très longtemps », a-t-il expliqué, notant que ces plaies qui ne guérissent pas vite s’accompagnent d’autres signes qui font notamment que la peau gonfle et fait couler de temps en temps de l’eau.

Tout ulcère de jambe n’est pas infectieux

Selon le Dr Benjamin Tatete, les premières causes les plus fréquentes des plaies chroniques, que ca soit en Europe ou en Afrique, sont vasculaires. En Afrique, a-t-il dit, on a tendance à traiter d’abord les conséquences de ces affections. On fait, a-t-il expliqué, des pansements, on met des pommades et cela prend du temps, avec risque de surinfection et des conséquences fâcheuses sur le patient.

De l’avis de ce praticien qui a une expérience avérée dans ce domaine, étant donné que la première cause est d’origine vasculaire, il faudra traiter la cause vasculaire. Mais, a-t-il conseillé, il faudra au préalable identifier le problème. « Vous voulez guérir les plaies des ulcères des jambes, identifiez la cause vasculaire, traitez-la et votre plaie va plus facilement guérir », a-t-il insisté.

Une technique faisable en Europe ou en Afrique

De l’avis du Dr Benjamin Tatete, la radiofréquence est une des nouvelles approches thérapeutiques qui présentent beaucoup d’avantages mais peu d’inconvénients par rapport à une chirurgie classique. À l’en croire, dans cette technique, on se sert d’une machine qui produit de la chaleur qu’on injecte pour aller brûler la veine de l’intérieur. Mais, pour ne pas commettre des dégâts au niveau des autres organes se trouvant à côté de la veine dont l’artère, les nerfs et le muscle, cette chaleur est standardisée. Le praticien a, par ailleurs, recommandé un apprentissage en vue d’être sur que l’on est vraiment à l’intérieur de la veine.

Pour le Dr Benjamin Tatete, en effet, ces techniques sont transposables de l’Europe en Afrique. Lui-même a déjà opéré trois malades en RDC, dont une dame qui avait un ulcère de jambe pendant cinq ou six ans et dont l’opération n’avait pris que six semaines, avec des résultats concluants. Jusque-là, a-t-il fait savoir, ce n’est qu’en Afrique du Sud blanche où ces techniques sont déjà développées, étant donné que cela exige une certaine technicité, un certain apprentissage. Mais, a-t-il fait savoir, la RDC a la chance d’avoir des chirurgiens qui maîtrisent cette technique et cela ne coûte pas plus cher que si l’on fait une chirurgie classique.

Tablant sur les avantages de cette technique, le Dr Tatete a noté que la radiofréquence se fait en ambulatoire (on ne passe pas la nuit à l’hôpital), il n’y a pas beaucoup de plaies à traiter (étant donné que cette technique se fait par piqure), ni des douleurs post-opératoires. La récupération est beaucoup plus rapide (le malade peut se lever le jour même de son opération…), le coût est moindre par rapport à la chirurgie classique. « Peut-être que l’opération au départ peut représenter un investissement mais, en moyen et long termes, cela coûte moins cher que de traiter une plaie pendant six ou dix ans », a-t-il souligné, notant que cela permet, en une journée et en acte chirurgical d’une trentaine de minutes, de guérir un problème qui aurait trainé pendant longtemps. « C’est cela la faisabilité de la technique », a-t-il conclu. Le cinquième congrès international de l’Afmed-Unikin, note-t-on, se tient sur les thèmes « Urgences médico-chirurgicales. Prise en charge et organisation », et « Droits des soignants et des malades ». Après les conférences des 14, 15 et 16 novembre, des ateliers devront se poursuivre du 17 au 18 novembre dans certaines formations médicales de Kinshasa.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le Dr Benjamin Tatete Photo Adiac

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