Centrafrique : des milliers de musulmans s’apprêtent à s’exiler

Lundi 10 Mars 2014 - 11:18

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Alors que le Théâtre de la Ville à Paris, en partenariat avec Mediapart, organise ce lundi 10 mars un spectacle exceptionnel en solidarité avec la Centrafrique, les violences sont loin d’être terminées dans le pays

Selon l’agence Reuters, les musulmans de Boda, à l’ouest de Bangui, la capitale, se sont inscrits pour partir en convoi vers la capitale centrafricaine et ont choisi l’exil vers le Cameroun et le Tchad. Les violences et l’assassinat, la semaine dernière, de quatre musulmans ainsi que d’un collaborateur du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont forcé environ six mille personnes à envisager de fuir la Centrafrique. Cette situation a conduit le CICR à dénoncer ces tueries, appelant « tous les hommes armés » à respecter les règles de base du droit humanitaire.

« Nous lançons un appel à tous les hommes armés afin qu’ils respectent toutes les personnes travaillant pour le CICR et pour le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, ainsi que tous les humanitaires présents sur le terrain […]. Nous sommes révoltés par la mort tragique de notre collègue. C’est inacceptable », a déclaré le chef de la délégation du CICR en Centrafrique, Georgios Georgantas, cité dans le communiqué.

Le CICR souligne que la situation sécuritaire se détériore toujours en République centrafricaine. L’organisation estime que l’insécurité causée par les violences entre chrétiens et musulmans et la montée de la criminalité « exacerbent une situation humanitaire désastreuse pour des centaines de milliers de personnes ».

La Centrafrique s’est enfoncée dans un cycle de tueries interreligieuses, après des mois d’exactions perpétrées essentiellement contre les chrétiens par les combattants majoritairement musulmans de la coalition Séléka qui avaient pris le pouvoir à Bangui le 24 mars 2013. En réaction, des milices d’autodéfense anti-balaka s’étaient formées. Elles ont très rapidement attaqué sans distinction anciens rebelles et musulmans à travers le pays.

Nestor N'Gampoula