Femmes en politique : ONU-Femmes et l’UIP saluent des avancées encore modestes

Mercredi 12 Mars 2014 - 12:56

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L’édition 2014 de la Carte des femmes en politique, rendue publique le 11 mars par ONU-Femmes et l’Union interparlementaire (UIP), estime que la participation des femmes à la vie politique continue à progresser dans le monde entier malgré des « plafonds de verre » qui restent bien présents pour les femmes aux plus hauts niveaux

« Cette carte montre l’importance d’avoir des données, de pouvoir mesurer et suivre la participation des femmes à la vie politique dans le temps. C’est un outil très utile pour évaluer les progrès et garantir la reddition de comptes. », a relevé le directeur exécutif adjoint de l’ONU-Femmes, John Hendra, dans un communiqué. « Chaque élection est une occasion importante de faire progresser la participation des femmes parmi les électeurs et les candidats », a déclaré le directeur exécutif adjoint d'ONU-Femmes, John Hendra, dans un communiqué de presse.

La carte publiée par l’ONU-Femmes et l’UIP présente les dernières données en date sur les femmes au sein des exécutifs, autrement dit les gouvernements et les parlements. Elle fait apparaître des tendances régionales analogues dans les deux branches du pouvoir, les Amériques, l’Europe et l’Afrique devançant les pays arabes, l’Asie et la région du Pacifique.

D’après cette carte, la proportion de femmes à des postes ministériels s’établit désormais à 17,2%, contre 16,1% en 2008. Au 1er janvier 2014, 36 pays comptaient 30% de femmes ou plus parmi leurs ministres, un bond par rapport à 2012 où elles n’étaient que 26%. Avec 14 femmes à des postes ministériels, le Nicaragua vient en tête du classement mondial, suivi de la Suède, de la Finlande, de la France, du Cap-Vert et de la Norvège.

« Les femmes sont maintenant plus nombreuses en politique et elles pèsent davantage sur l'agenda politique à des niveaux élevés. C'est indéniable. Mais pas au niveau le plus élevé », a indiqué le secrétaire général de l'UIP, Anders Johnsson. « Certaines dirigeantes ont réussi à crever le plafond de verre dont les femmes étaient prisonnières, grâce à leur vision personnelle et leur volonté politique. Elles ont prouvé l'importance capitale du leadership politique pour amener le changement. Il nous faut maintenant davantage de dirigeantes qui fassent preuve du même courage politique. »

Si l’on fait abstraction des pays nordiques, les continents américain et africain sont ceux qui comptent le plus de femmes ministres, quoique les chiffres du continent africain soient toujours au même niveau qu’en 2010, à 20,4%. Quant aux pays arabes, d’Europe et du Pacifique, ils ont eux aussi enregistré une certaine progression.

Pour faire avancer la représentation des femmes en politique, l’engagement politique et la mise en place de stratégies demeurent des préalables indispensables. L’Albanie et la France en sont de bons exemples. En 2012, l’Albanie était au 84e rang du classement mondial concernant la proportion de femmes ministres. Elle occupe aujourd’hui la 27e position, avec 30% de femmes parmi ses ministres, suite à la décision du nouveau Premier ministre, Edi Rama, de donner davantage de responsabilités aux femmes et aux jeunes.

Au niveau des parlements, les données recueillies par l’UIP montrent que le pourcentage de femmes a atteint un record, avec 21,8% à l’échelon mondial et ces chiffres progressent d’année en année. Les mêmes données indiquent que 46 pays comptent plus de 30% de femmes dans au moins une chambre parlementaire, contre 42 en janvier 2013. Cette tendance semble être un bon présage pour l’avenir des femmes en politique.

La carte fait apparaître une autre évolution positive, à savoir que si les portefeuilles « de seconde importance » habituellement confiés aux femmes, tels que les affaires sociales, l’éducation et les affaires féminines continuent à représenter la majeure partie des ministères occupés par des femmes, davantage de femmes détiennent à présent certains des portefeuilles ministériels essentiels, tels que la défense, les affaires étrangères ou l’environnement. Inversement, le nombre de femmes chefs d’État ou de gouvernement et le nombre de présidentes de parlement marque une stagnation, voire un léger recul. Depuis 2012, le nombre de femmes chefs d’État ou de gouvernement a en effet reculé, passant de 19 à 18.

Si le continent américain demeure la région qui compte le plus grand nombre de femmes au plus haut niveau de l’échelle politique, avec six femmes chefs d’État ou de gouvernement, le Pacifique reste la seule région à ne pas avoir la moindre femme à ces postes. S’agissant du pourcentage de présidentes de parlement, il a à peine augmenté, passant de 14,2% en 2012, à 14,8% en 2013.

Nestor N'Gampoula