L’Union africaine nomme une commission d’enquête sur les atrocités au Soudan du Sud

Jeudi 13 Mars 2014 - 12:45

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L’Union africaine (UA) a désigné l'ancien chef de l'État nigérian Olusegun Obasanjo pour présider la commission d’enquête qui a prêté serment le 12 mars, lors d’une cérémonie qui s’est tenue au siège de l’UA à Addis Abeba, en Éthiopie

Selon le communiqué de l'UA, la commission est chargée « d’enquêter sur les violations des droits de l’homme et autres abus commis durant le conflit par l’ensemble des parties » belligérantes. Il s’agira notamment de déterminer les responsables des atrocités commises depuis qu’a éclaté à la mi-décembre le conflit au Soudan du Sud entre forces gouvernementales et les partisans de l’ancien vice-président Riek Machar.

Olusegun Obasanjo a assuré, après l’investiture de la commission, que celle-ci ne faillirait pas à la mission qui l’attend. « Quiconque est responsable ne doit pas s’en tirer avec impunité […]. L’Afrique ne doit pas tolérer l’impunité d’Africains traitant des Africains comme s’ils n’étaient pas des êtres humains. Je veux vous assurer que nous ne négligerons aucune piste », a-t-il déclaré lors de la cérémonie d’investiture. De son côté, la présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a prévenu la mission d’enquête qu’elle faisait face à « une très importante et lourde responsabilité ».

Outre l’ex-président nigérian, la commission d’enquête de l’Union africaine (UA) pour le Soudan du  Sud est composée de cinq membres : Sophia Akuffo, juge ghanéenne à la Cour africaine des droits de l’Homme ; l’universitaire ougandais Mahmood Mamdani ; la Sénégalaise Bineta Diop, envoyée spéciale de l’UA pour les femmes ; le Gambien Pacifique Manirakiza, membre de la Commission africaine des droits de l’Homme.

Le conflit au Soudan du Sud a éclaté le 15 décembre à Juba, la capitale, par des combats opposant l’armée sud-soudanaise aux troupes restées fidèles à l’ex-vice-président Riek Machar. Il s’est ensuite propagé au reste du pays, et a déjà fait environ 10 000 morts et quelque 900 000 déplacés.

Malgré un cessez-le-feu signé le 23 janvier, les combats entre les deux camps ont réveillé les démons de la division accentuées par des rivalités ethniques entre peuples Dinka et Nuer, les deux principales communautés du pays, dont sont respectivement issus l’actuel président sud-soudanais Salva Kiir et l’ex-vice-président Riek Machar.

Nestor N'Gampoula