Santé publique: manque de surveillance à Kinshasa de l’épidémie de chikungunya

Mercredi 15 Mai 2019 - 13:52

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Depuis quelques mois, la ville capitale vit sous la maladie apparentée au paludisme, qui malheureusement ne fait l'objet d'aucune riposte. Actuellement, elle s'étend dans la province du Kongo central, précisément à Matadi.

Le chikungunya, causé par le moustique Aedes,  a été au centre d'une matinée d'information, le 14 mai au laboratoire Vétérinaire  de Kinshasa, à  l'intention des journalistes membres de l'Association des communicateurs en santé. L'objectif a été d'informer les professionnels des médias de leur degré d'implication dans la lutte contre cette maladie, afin de mener un plaidoyer auprès des décideurs qui jusque là ne communiquent pas assez à ce sujet.

 « Cette rencontre s’est tenue pour qu’ensemble, journalistes et scientifiques puissent réfléchir sur l’épidémie de chikungunya », a expliqué le Pr Justin Masumu, directeur des études du Centre interdisciplinaire de gestion du risque sanitaire (CIGRS), organisateur de l'activité. « À travers cette journée, notre souci est de faire en sorte que le journaliste, qui  constitue le quatrième pouvoir, puisse s’imprégner de cette information, afin de l’amener vers les décideurs dans l’objectif de lutter contre cette maladie  aux lourdes conséquences économiques », a-t-il précisé.

 L’épidémie de chikungunya, a dit le Pr Justin Masumu, a commencé dans la zone de santé de Mont Ngafula I et II. Elle a été signalée aussi dans les communes  de Gombe et Selembao. Actuellement, la maladie s’est déclarée à Matadi, au Kongo central.

Cependant,  a-t-il ajouté, il est difficile d’avoir des données exactes sur le nombre des personnes touchées, parce que cette maladie n'est pas sous surveillance. « Si vous allez dans beaucoup de centres médicaux, on vous dira qu’il y a eu des cas de chikungunya, mais la transmission de l’information ne s’est pas faite.  Par manque des données, il n’y a pas moyen de connaître combien de gens ont été atteints par cette maladie, combien de décès  y-a-t-il eu, combien des survivants », a-t-il fait remarquer, tout en soulignant qu'« il n’y a pas encore une riposte contre cette épidémie ».

Le directeur des études du (CIGRS) a indiqué qu'il est temps d’organiser la lutte contre cette grave maladie pour éviter que la situation devienne intenable.

En cette période d’examen d’Etat, Justin Masumu s’est inquiété  pour les élèves qui, une fois touchés par cette maladie, risqueraient de perdre l’année. « Surtout maintenant que les élèves préparent les examens d’Etat, cette situation risque de gâcher toute une année scolaire. Nous pensons qu’il est temps de lutter contre cette maladie », a-t-il préconisé. Le chikungunya, selon l'orateur, présente les mêmes symptômes que le paludisme et il n’existe ni vaccin ni traitement curatif. Le traitement est plutôt symptomatique, c'est-à-dire que ce sont les signes de la maladie qui sont soignés. Il a également fait savoir que le virus Aedes qui transmet le chikungunya est aussi à l’origine de la  dingue, du zika et de la fièvre jaune.

Comment reconnaître le chikungunya ?

Le chikungunya est une maladie virale transmise à l'homme par les piqûres de moustiques femelles infectés, à savoir  Aedes aegypti et Aedes albopictus. Elle se manifeste par l’apparition brutale de fièvre et des arthralgies (douleurs articulaires) sévères. Les autres symptômes sont myalgies (douleurs musculaires), céphalées, nausée, fatigue et éruption. L'arthralgie est souvent invalidante, mais elle disparaît généralement au bout de quelques jours ou de quelques semaines. La plupart des patients se rétablissent complètement mais dans certains cas, l'arthralgie peut persister pendant plusieurs mois ou même plusieurs années. La maladie se manifeste le plus souvent quatre et huit jours après la piqure par un moustique infecté, mais la fourchette peut aller de deux à quatorze jours.

Il n'existe pas de médicament spécifique qui permette de guérir la maladie. Le traitement a essentiellement pour but d'atténuer les symptômes, notamment l'arthralgie, au moyen d’antipyrétiques, d’analgésiques et d’un apport optimal de liquides.

Blandine Lusimana

Légendes et crédits photo : 

Une vue des participants à la matinée d'information

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