Interview : Jah Thiano « Ma musique est une mélodie d’unité et de partage »

Jeudi 25 Juillet 2019 - 21:10

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En prélude à la sortie de son prochain album, Jah Thiano, artiste reggae congolais, lance une tournée africaine qui débutera évidemment sur sa terre natale, Brazzaville, le 30 juillet à l’Institut français du Congo (IFC). À travers un entretien, il nous étale son univers du reggae et nous en dit plus sur sa prochaine tournée.

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : Pouvez-vous décliner votre identité ?

Jah Thiano (J.T.) : Né d’une mère sénégalo-congolaise et d’un père congolais en juillet 1982 à Brazzaville, je suis Rech Thiano, de mon vrai nom. Actuellement basé à Pointe-Noire, je suis leader du groupe de musique Makéda, initiateur du festival Reggae Kongo dia Ntotila et également responsable de la Fondation Makéda, une association qui milite pour la protection des droits de l’enfant.  

L.D.B.C. : Qu’est-ce qui vous a emmené à faire du reggae ?

J.T. :  Étant choriste dans une église pentecôtiste, ma mère m’a sans nul doute transmis la passion pour la musique. Enfant, j’ai joué au tambour pour le compte de la chorale où nous prions, ma famille et moi. En 1997, je fais mes premiers pas dans l’écriture à travers des textes de rap et je finis par intégrer différents groupes avant de créer mon propre groupe dénommé Antidote en 2004. Mais, le temps passant, je réalise que le rap n’est pas ma voie. C’est alors qu’en 2005, par le biais d’un artiste reggae éthiopien, je découvre ce style musical, le fameux Bob Marley ainsi que le mouvement Rastafari. Conquis, je décide de faire du reggae, tout en incluant une touche locale à travers des titres en Bembe, Lingala et Lari. Je chante également en Anglais et Bambara.

L.D.B.C. : Sur quoi s’articule votre musique ?

J.T. : Écouter ou lire mes morceaux permet d’appréhender les maux qui minent la société africaine, particulièrement celle du Congo. Ma musique est une mélodie d’amour fraternel, de joie, de paix, d’unité, de conscientisation et de dénonciation des mots qui minent notre monde. J’ai récemment organisé un spectacle appelé « La Voix du Silence » en vue de représenter avec mes chants tous ceux qui, pour diverses raisons, n’osent pas s’exprimer librement pour réclamer leurs droits et pouvoirs accomplir librement leurs devoirs.

L.D.B.C. : En hissant le reggae aussi haut au Congo, quel sentiment cela vous procure-t-on ?

J.T. : Quand les gens m’entendent chanter le reggae, ils me demandent si je viens d’Afrique de l’Ouest, parce qu’ils ne sont pas accoutumés à ce style musical au Congo. Le combat demeure encore grand car très peu de groupes de reggae dégagent du sérieux ou encore mènent des activités pour valoriser notre musique. Pour autant, le reggae s’éclôt petit à petit et l’image négative qu’on avait de nous, rastafari, comme des personnes sales, alcooliques ou encore incompétentes tend à disparaître. Il ne reste plus qu’à nous, rasta, de nous affirmer par notre état d’esprit saint, notre élan de cœur et notre force du positivisme.

L.D.B.C. : Quels projets avez-vous en vue ?

J.T. : Avec ma maison de production Lily Bizz, nous sommes actuellement en préparation de mon prochain album qui s’intitulera « L’Afrique chez moi ». Celui-ci comprendra douze titres et connaîtra la participation tant des artistes locaux que ceux étrangers. Et dans une vision promotionnelle, je débuterai une tournée le 30 juillet à Brazzaville. Par la suite, je serai à Conakry, Dakar, Cotonou, Abidjan, Ouagadougou, Accra, Brazzaville et je terminerai l’escapade en France. 

L.D.B.C. : Quel objectif poursuit cette grande tournée dont vous vous apprêtez à faire ?

J.T. : À la sortie de mon premier album « La voix du peuple », je m’étais plus fait connaître à l’étranger, notamment dans les pays d’Afrique de l’ouest, que dans mon propre pays. A Pointe-Noire, ma notoriété tend à s’étendre mais ce n’est pas assez car mon but c’est d’être un modèle du reggae au plan national. Pour ce faire, j’ai initié cette tournée pour me faire connaître davantage aux Congolais et partager avec eux ma passion pour le reggae. Dans un futur proche, je compte sillonner aussi l’intérieur du pays.

L.D.B.C. : À quoi peut s’attendre le public brazzavillois le 30 juillet ?

J.T. : L’ambiance sera belle, venez donc nombreux, à partir de 15h 00, pour écouter du bon reggae comme vous ne l’avez pas encore écouté. Aussi, je ne serai pas seul sur scène. Ce concert connaîtra également la participation d’autres artistes reggae congolais, homme comme femme, tels que Fäl, Ney Blackwolf, Kongo Tiya, Jam Carolyn, DJ Jorel, Joss Marley, Chordelya ainsi que Sweet dance.

Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

Jah Thiano

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