Sommet climat de l’ONU : quelles retombées pour la planète ?

Vendredi 4 Octobre 2019 - 14:07

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La rencontre sur le climat qui s’est tenue le 23 septembre dernier au siège des Nations unies, à New York, avait pour objectif d’échanger sur les évolutions climatiques et revenir sur l’Accord de Paris. Avec plus de cent trente États invités et seulement une soixantaine ayant répondu présent, la question capitale est de savoir quelles seront les retombées de ces assises.

Le sommet organisé par le secrétaire général de l’ONU s’inscrivait dans la continuité de nombreux événements internationaux autour du climat : sur l’année 2019, on peut ainsi lister le One Planet Summit de Nairobi, en mars 2019; le Forum politique de haut niveau des Nations unies sur l’Objectif de développement durable 13, qui porte sur le changement climatique, en juillet 2019 ; les réunions préparatoires au sommet Action climat et bien sûr la COP25 qui se tiendra au Chili du 2 au 13 décembre 2019. Ce sommet était particulier pour deux raisons : d’abord il a été initié par le secrétaire général des Nations unies qui s’est personnellement impliqué dans sa préparation et qui se veut être un point d’étape entre la COP21 (Paris, 2015) et la COP26 (Glasgow, 2020) au cours de laquelle les engagements de la COP21 seront mis à jour et rehaussés. Le sommet de New York a certes été organisé pour réenclencher une dynamique d’engagements climatiques ambitieux, mais il faudra attendre la COP26, fin 2020 à Glasgow, pour déterminer si les réévaluations des feuilles de route nationales seront à la hauteur.

Les mobilisations citoyennes ont atteint un niveau record : plus de quatre millions de personnes ont participé à la grève pour le climat. Le changement climatique est devenu un sujet incontournable politiquement, sur lequel les gouvernements doivent de plus en plus se positionner.

Ils se trouvent aujourd’hui tiraillés entre les revendications de la société civile et le système économique, fondé sur une croissance constante pour répondre aux standards de qualité de vie. Les mobilisations citoyennes accélèrent effectivement le calendrier, car sans elles, tout porte à croire que les négociations climatiques auraient été plus lentes et moins ambitieuses. À ce titre, la mobilisation croissante d’une partie de la jeunesse joue un rôle moteur : on peut, en effet, faire le pari que contrairement aux générations précédentes, leur vote sera guidé par ces considérations qui pèseront davantage à l’avenir.

Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, disait espérer que des dizaines de leaders annoncent une révision à la hausse de leurs plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce fut chose faite puisque peu avant l’ouverture du sommet, soixante-six Etats avaient déjà décidé d’adhérer à l’objectif d’une neutralité carbone d’ici à 2050. Ces soixante-six pays se sont joints à dix régions, cent deux villes et quatre-vingt-treize entreprises pour parvenir à un bilan de zéro émission de gaz à effet de serre d’ici au milieu du siècle, un objectif fixé par les scientifiques pour contenir le réchauffement de la Terre dans les limites stipulées par l’accord de Paris de 2015, c’est-à-dire au pire +2 °C par rapport à la fin du XIXe siècle (la Terre en est à environ +1 °C).

Soixante-huit pays se sont engagés à revoir officiellement à la hausse leurs plans climat d’ici à 2020, date à laquelle les cent quatre-vingt-quinze signataires de l’accord de Paris sont censés déposer de nouveaux engagements. Et trente pays adhèrent désormais à une alliance promettant de stopper la construction de centrales au charbon à partir de 2020.

 

Boris Kharl Ebaka

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